L’année dernière, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) a atteint 209,2 Mds €, selon la dernière édition des Comptes de la santé, publiée hier par la Drees. Avec une progression de 0,4 % par rapport à 2019, il s’agit du « rythme de croissance le plus faible jamais observé depuis 1950 du fait de la crise sanitaire ».
Par comparaison, la hausse était de + 2%, en 2019.
Si la pandémie et ses conséquences ont totalement bouleversé la CSBM, les effets sont très disparates selon les secteurs. Les soins hospitaliers progressent de 3,7 %, à 100,5 Mds € (soit 48 % de la CSBM). À l’inverse, les prises en charge ambulatoires connaissent un repli de 2,5%, à 108,7 Mds (soit 52% de la CSBM). Cette moyenne masque de fortes disparités, les dépenses de laboratoires d’analyses bondissent de 37% (6,2 Mds €), tandis que les soins de dentistes reculent de 9% (10,9 Mds €).
Le contexte sanitaire a également entraîné une « recomposition importante de la structure de financement» des dépenses de santé. La Sécurité sociale, qui a fait face à la plupart des charges supplémentaires liées à la crise, en assume ainsi 79,8%, soit 1,9 point supplémentaire par rapport à 2019. En revanche, la part des Ocam se réduit «fortement» pour atteindre 12,3%, depuis une dizaine elle était relativement stable à 13,4%. Cette baisse est directement liée au recul des dépenses de soins de ville. Le reste à charge des ménages, quant à lui, continue de diminuer à 6,5% (après 7,2% en 2019 et 7,4% en 2018), «soit environ 202 € par habitant et par an », précise la Drees.