Si l’on prend au pied de la lettre les propos ministériels dans le Grand débat, cela part dans tous les sens.
Ici, on évoque une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu, là on veut plafonner encore plus le crédit d’impôt sur les services et l’emploi à domicile, ailleurs ce sont les niches fiscales et sociales qui refont surface, voire le retour des emplois aidés ou une taxation des plus-values sur les résidences principales, sans oublier l’extinction des allocations familiales, même dégressives. Bref, cela part dans tous les sens et c’est le gouvernement qui alimente le débat au risque de se décrédibiliser.
Au final, ce jeu de ballons d’essai n’est guère sérieux et prêtera à conséquences.
Dans tous les cas, la confusion est patente. Notre malaise citoyen et républicain, aussi… Quand bien même l’affaire ne serait plus d’actualité, l’idée prêtée au chef de l’Etat de fixer une issue à la crise des gilets jaunes par le biais d’un référendum le jour du vote aux européennes serait selon nous une faute. Quel qu’en serait le résultat, y compris favorable à l’exécutif en place. Car, on ne peut simultanément faire de l’Europe un vecteur majeur de son mandat, appeler les électeurs et citoyens, les capitales européennes à rejeter le populisme montant et opérer une manœuvre de politique intérieure avec un référendum à multiples détentes.
Chaque enjeu se suffit. Et la question européenne ne saurait s’affadir dans un salmigondis politicien. Un peu de hauteur de vue serait bienvenu dans le débat public. Y compris pour rejeter avec netteté les revendications absurdes tant sur le plan institutionnel qu’économique et social.
Nous aurons aussi l’occasion prochainement de reparler du dossier des retraites, car le chantier de la réforme portée par Jean-Paul Delevoye devient lui aussi confus. Décidément !
Tout autant que la négociation Arrco-Agirc en cours. Hier, tout allait bien ou presque. Désormais, selon de nouvelles projections, le pire, pour le niveau des réserves, est possible…
Confusion, donc, à tous les étages.