dans SÉCURITÉ SOCIALE

Dans le cadre de la présentation des derniers états des lieux du financement de la protection sociale, le Haut Conseil de Financement de la Protection Sociale (HCFiPS) s’inquiète de la dégradation «non anticipée» des comptes sociaux en 2024 et appelle les pouvoirs publics à revenir à une trajectoire pérenne de réduction des déficits.

«Si la trajectoire budgétaire venait à perdurer, la soutenabilité de notre Sécurité sociale serait en danger. Une situation qui appellerait la mise en place de mesures radicales». C’est par ces mots que Dominique Libault, président du HCFiPS, a introduit vendredi dernier l’état des lieux des comptes sociaux.

La situation en 2024 s’est plus fortement dégradée que ce qui avait été anticipé avec un déficit des régimes de base s’affichant à plus de 18 Mds € (contre les 10 Mds € attendus). Un chiffre qui s’est dégradé sous le double effet de la hausse «non maîtrisée» de l’Ondam, principalement en ce qui concerne la médecine de ville, et la baisse des recettes fiscales dans le secteur privé (TVA et tabac surtout).

L’exercice 2025 est pour le moment «illisible». L’absence de vote de PLFSS engendrerait un niveau de déficit de près de 28 Mds € dont 18 Mds € pour la seule branche Maladie. Un record depuis la crise sanitaire. A contrario, une première projection intégrant les dernières annonces faites sur le contenu du PLFSS 2025 ferait état d’un déficit compris entre 20 et 22 Mds €. Pis, les projections sur les prochaines années laissent entrevoir une stabilisation des déficits des comptes sociaux autour des 15 Mds € à commencer par les branches Maladie et Vieillesse. «De toute évidence, nous n’avons actuellement pas de trajectoire crédible de retour à l’équilibre des comptes sociaux» précise d’ailleurs Dominique Libault. Quant à la Cades, «sa perspective d’extinction à horizon 2033 apparaît de moins en moins crédible et une reprise de dette est nécessaire». Une situation des plus compliquées à l’heure où les taux d’emprunt sont plus élevés qu’ils ne le furent auparavant.

En parallèle, les travaux menés par le Haut conseil sur l’impact du travail dissimulé sur les finances sociales chiffraient le manque à gagner annuel en matière de cotisations à hauteur de 7,6 à 9,8 Mds €. Un chiffre qui, s’il demeure stable, interpelle dans le contexte budgétaire actuel.


Photo : Freepik
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