Ce qui se passe en Europe depuis quelques années est dangereux. Ce qui se passe en Grande-Bretagne, depuis juin 2016, est proprement ahurissant.
Le Brexit n’est pas seulement une question économique, commerciale, financière ou fiscale. A l’aune de l’histoire, ce ne sont que des détails. C’est d’abord et surtout une question morale, politique et culturelle. Aucune grande nation depuis un siècle n’a choisi la voie de la régression politique comme le Brexit l’incarne profondément. Aucune. Après la guerre 14-18, nous eûmes la société des nations (SDN). Nous eûmes aussi hélas la grande crise et la montée du fascisme et du nazisme. Puis la guerre. A chaque fois, parce que certains ont cru que le repli des peuples était la solution.
Au sortir de 39-45, nous eûmes l’ONU puis la CEE. Parce qu’il fallait dépasser le nationalisme, parce que le mouvement pour la paix et le progrès se confondait (il se confond toujours) avec l’ouverture des esprits et des cultures. Parce que même imparfaite, l’Europe (avec le multilatéralisme) était et demeure la seule cause politique et humaine possible motivante pour nos générations. D’un certain point de vue, le Brexit peut apparaître alors comme une forme de déclaration de guerre. Guerre contre l’autre, l’étranger, l’européen, l’immigré bien sûr.
Sale temps pour tous et nos enfants !