Pour la deuxième année de suite, la Fédération Hospitalière de France (FHF) a publié son Baromètre de l’accès aux soins. Alors que l’activité hospitalière «reprend des couleurs», la « maison commune » des établissements publics hospitaliers appelle à soutenir cette reprise «pour éviter une nouvelle spirale négative».
L’année dernière a été marquée par un «fort dynamisme» de l’activité hospitalière, les niveaux de recours ayant été supérieurs à ceux attendus. Ce, notamment grâce au rattrapage des activités déprogrammées les années précédentes. La médecine retrouve quasiment le niveau attendu en 2024 (-1%). Le sous-recours cumulé s’élève à fin 2024 à 3 millions de séjours, soit 500 000 de moins qu’en 2023.
Toutefois, des «disparités préoccupantes» sont relevées. En médecine, un sous-recours est observé sur les prises en charge digestives (- 8 %), la cardiologie (- 10 %), le système nerveux (- 9 %), et la rhumatologie (- 8 %). Certaines catégories de la population sont plus concernées, en particulier les 70 ans et plus avec un sous-recours de – 7,3 %, soit l’équivalent de 220 000 séjours.
En outre, plusieurs chirurgies lourdes sont au ralenti, comme la chirurgie digestive (-7%) et la neurochirurgie (-5,5%). «Cette situation a des conséquences lourdes sur la santé des patients, avec toujours la possibilité d’un retard pris sur la détection de certains cancers», alerte la fédération.
Selon son baromètre, plus de deux tiers des Français déclarent avoir renoncé à au moins un acte de soin ces 5 dernières années (hôpital et ville confondus), en hausse par rapport à 2024 (68 % vs 63 %). A l’hôpital, plus de la moitié d’entre eux rencontrent des difficultés dans l’accès aux soins (54 % vs 50 % en 2024).
Alors que le déficit des hôpitaux publics est attendu à environ 2,8 Mds € en 2024, en aggravation par rapport à 2023, la progression de l’Ondam 2025 (+ 2,9 % hors augmentation des cotisations retraite de la CNRACL) est jugée insuffisante face à l’évolution des charges, malgré l’effort des pouvoirs publics. «Les tarifs ne devraient évoluer que de 0,2 à 0,5 %», ajoute la FHF qui réclame un «soutien durable des pouvoirs publics».
Elle souligne des mesures «structurantes» nécessaires pour «renforcer notre bouclier sanitaire et flécher les dépenses vers les besoins les plus urgents». Parmi ces dernières, la formation de plus de médecins dans les disciplines en tension est soutenue par une large majorité de Français (94%). En outre, «6 sur 10 seraient même prêts à accepter le transfert de certaines spécialités des hôpitaux de proximité (maternité, chirurgie…) vers des centres hospitaliers avec plus de personnel et plus d’équipements d’excellence».