En 2024, le recours aux soins à l’hôpital s’avère «supérieur aux prévisions» chez les 5-19 ans pour les séjours relatifs aux pathologies psychiatriques et aux intoxications (y compris volontaires), rapporte la FHF.
Il dépasse de 32 % ce qui était attendu pour les séjours de médecine pour pathologie psychiatrique et de 25 % pour le champ toxicologie, intoxication, alcool.«L’impact du Covid et des confinements successifs et période de couvre-feu ont probablement eu un rôle dans la dégradation de l’état de santé mentale des populations jeunes», rappelle la FHF.
Autre hypothèse soulevée par la fédération de l’hôpital public, la hausse du recours à l’hôpital pourrait également résulter de «freins au dépistage et de difficultés d’accès en amont». «La grande cause nationale pour la santé mentale confirme toute sa place. Reste maintenant à la concrétiser par des actions fortes en faveur du secteur psychiatrique : la FHF a fait de nombreuses propositions à ce sujet et a publié un livre blanc détaillé en début d’année 2025. La situation dramatique de la psychiatrie demande un effort soutenu sur dix ans, avec notamment un portage politique continu incarné par une délégation interministérielle», souligne Arnaud Robinet, président de la FHF.
La fédération de l’hôpital public souligne également la saturation des services de psychiatrie. Les grandes difficultés des centres médico-psychologiques (CMP) se reportent en effet sur l’hospitalisation publique. L’année dernière, pour 40 % des établissements publics un quart des postes étaient vacants en psychiatrie, selon la fédération. D’après son baromètre, une personne sur deux souffrant de troubles psychiatriques rencontre des difficultés, dont 47 % à cause des délais d’attente pour un rendez-vous et 39 % évoquent même une impossibilité à obtenir un RDV. A ces difficultés organisationnelles, s’ajoute une stigmatisation forte. Ainsi, 82 % des Français jugent les questions relatives à la psychiatrie «encore taboues» et 38 % disent même avoir peur des personnes qui en souffrent.


