dans AUTONOMIE

Le Crédoc vient de publier une enquête sur la perception des maltraitances par les Français. Elle révèle de «fortes inquiétudes», en particulier à l’égard des personnes âgées ou handicapées.

Ainsi, 70% de la population déclarent être «beaucoup» ou «assez» inquiets pour eux-mêmes ou leurs proches des risques de maltraitance, et 42% craignent d’y être un jour personnellement confrontés. Ces résultats interviennent dans un contexte de prise de conscience et de médiatisation accrue, en particulier envers les personnes âgées avec le scandale «Orpea».
Cette inquiétude apparaît plus marquée chez les femmes (+9 points par rapport aux hommes), les foyers modestes (+10 points entre les bas et les hauts revenus), les personnes âgées et celles ayant un proche vivant dans un établissement (hors Ehpad), en situation de vulnérabilité (solitude, handicap ou maladie chronique, état dépressif, etc).

Par ailleurs, 65% des personnes interrogées estiment que l’action des pouvoirs publics est insuffisante pour lutter contre ce type de situation. Et 6 Français sur 10 considèrent «qu’on ne parle pas assez des faits de maltraitance envers les personnes âgées ou en situation de handicap».

Parmi les priorités citées pour prévenir la maltraitance, son inscription dans le code pénal arrive en première position (61%), puis la sensibilisation des enfants à l’école (49%), et enfin le lancement d’une grande campagne d’information (36%). La formation des personnels au contact de personnes vulnérables n’arrive qu’en quatrième position (30%).

Les Ehpad sont évoqués par un répondant sur deux comme un lieu à risque pour les personnes en situation de vulnérabilité, suivis par le domicile ou celui de proches, ainsi que les établissements d’accueil pour les personnes en situation de handicap.

Après la présentation de ces résultats, Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, a annoncé le lancement d’états généraux de la maltraitance dès le mois prochain. Ils réuniront toutes les instances représentatives des personnes concernées, professionnels et parties prenantes associatives jusqu’à cet été. Ces travaux alimenteront la stratégie consacrée à ce sujet qui sera lancée à l’automne prochain. Le ministère précise qu’elle s’articulera «autour de 3 objectifs majeurs» : «mieux voir», «mieux libérer et entendre la parole», «mieux combattre toutes les maltraitances».


Photo : Luc Seba / Cocktail Santé
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