dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

C’est répétitif peut-être, mais nécessaire : de quoi souffre principalement notre système de soins ? Cette sorte d’ALD sans fin.

Son défaut principal est d’être trop figé, cloisonné, autocentré sur des modes d’exercices et de représentations professionnels datés, nourris par les rentes plus ou moins généreuses glanées au fil des conflits médicaux et des négociations de circonstance.

C’est pourquoi, nous devons saluer les syndicats médicaux,
MG-France, CSMF et SML (plutôt inattendu de sa part) pour leur accord, même avec réserves, sur le texte conventionnel sur les CPTS et les assistants médicaux. Tout comme, d’ailleurs, le volet « hôpitaux de proximité » de la loi Santé d’Agnès Buzyn peut permettre la mutation tant attendue de l’offre de soins.

Ces textes, qu’ils soient législatifs ou conventionnels, ne sont pas la perfection. Ils vont toutefois dans la bonne direction. Car, plus que jamais, l’essentiel est le mouvement, la dynamique des acteurs. Pas sûr au demeurant qu’ils soient tous motivés pour prendre leur part dans l’innovation organisationnelle, tant les pesanteurs professionnelles sont importantes dans un système qui a trop privilégié les rentes individuelles.

Cette mutation est bien la meilleure façon de traiter sérieusement
la sempiternelle question des urgences. C’est aussi la meilleure façon de sauver l’hôpital public. Car organiser la médecine de ville est vital pour l’hôpital.

Pour ébranler positivement le système, nous n’avons pas besoin d’obtenir l’unanimité des acteurs. Une minorité solide et réactive suffira dans un premier temps. La révolution est toujours progressive. Par effet de mimétisme et d’attirance.

C’est d’abord une question de génération, de territoire, d’appétence professionnelle. L’essentiel est donc de bouger. Pour avoir sillonné nos régions et nos terroirs depuis longtemps, nous savons qu’existe en santé une incroyable vitalité novatrice sur le terrain. Qui ne demande qu’à s’exprimer au profit de l’intérêt des patients et de la population en général. Plus le temps passe, plus cette conviction s’arrime. D’autant qu’elle se nourrit de l’alliance professionnel-patient et qu’elle puise largement dans les fondamentaux de la santé publique.

Raison de plus pour espérer qu’enfin la situation se décante.

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