Pour ceux qui ont suivi de près les annonces présidentielles de sortie de crise des gilets jaunes, comment ne pas être impressionné par le nombre de rendez-vous à venir pour le pays d’ici à la fin de l’année 2019 ?
De véritables travaux d’Hercule en perspective !
Recensons-les : la mobilisation générale sur l’emploi avec les partenaires sociaux, en incluant l’apprentissage, les transformations territoriales qui sont des évidences pour tous. Le plein-emploi escompté pour 2025 ? Si cela pouvait être vrai… Puis viendront le projet de loi d’orientation mobilité avec le fameux forfait transports des salariés, le conseil de défense sur l’écologie réuni dès juin, la convention des 150 citoyens pour la transition climatique, la relance des Maisons de service public dites France Services, la baisse de l’impôt sur le revenu, l’assouplissement des 80 km/heure, les délicats projets de loi de finances et de Sécurité sociale pour 2020, la présentation en juillet du projet de loi de révision des lois de bioéthique, toujours en juillet la présentation du rapport de Jean-Paul Delevoye sur la réforme des retraites, la relance de la réforme constitutionnelle, la lutte contre la fraude fiscale à la suite des propositions attendues de la Cour des comptes, enfin la réforme de la haute fonction publique et la disparition de l’ENA avec les propositions de Frédéric Thiriez.
Beaucoup de chantiers donc, trop aux yeux d’observateurs épris de prudence et de sagesse.
Cette façon de fabriquer des réformes, de résoudre les défis du pays, s’apparentant à une fuite en avant, est-elle vraiment efficace ?
Le doute est permis. Il n’est pas de pédagogie possible si l’utilité à ce qu’il faut qualifier de précipitation rend inaudibles pour l’opinion des réformes censées profiter à tous.
A regarder nos partenaires européens, nul ne songe à imiter l’emballement politique et législatif comme solution aux crises sociales récurrentes de sociétés.
Assurance chômage, où personne ne comprend le sens de l’action, réforme des retraites, où la cacophonie prévaut, santé, avec une accumulation réglementaire récurrente et souvent dépourvue de portée pratique… Autant d’exemples parmi d’autres de ce qui relève désormais du mal français.
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