dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

Ehpad, le gouvernement s’y prend mal.

Les revendications globales des professionnel(le)s sont légitimes. Pour autant, tout n’est pas noir. Le récent reportage de France 2 sur la comparaison franco-danoise, une horreur ou presque pour la première, un quasi-paradis pour la seconde, était scandaleux. Dire que nous consacrons 0,4 % du PIB à la perte d’autonomie (le chiffre réel est de 1,6 %) discrédite ce type de document conçu « à charge ».

On nous promet pour septembre de nouveaux rapports sur le sujet.
Ah ! la France des rapports…

Plaidons plutôt pour une France de l’action. Publique certes, privée aussi. Publique, en réaffectant la hausse de janvier de la CSG des retraités, inutile et injuste, soit 4 milliards d’euros, à l’amélioration de la prise en charge collective. Il ne s’agit plus de faire le tout-Ehpad. Il s’agit de mobiliser nos capacités d’innovation qui sont grandes. Et de mettre à plat nos besoins et nos solutions à dix ans. Agiter le drapeau des bombes en 2060 est dépourvu de sens. Tout aura changé alors et les modes de prise en charge seront bouleversés ne serait-ce que parce que les besoins seront différents et peut-être moins prégnants au regard des réalités actuelles. Un peu d’optimisme, que diable !

C’est quand même incroyable que l’Etat mobilise tout le monde sur le RAC sur les soins prothétiques et ne s’intéresse au RAC des personnes âgées que sous la pression des syndicats et des élus. Faire quelque chose sur les soins est juste, mais en faire tout un pataquès politique mérite
un peu de retenue. A contrario, accroître l’effort public, dans des proportions raisonnables, au profit de nos anciens serait digne. Qui va protester contre ce changement de cap sur la politique sociale ?

Profitons de cet édito pour dire que la rénovation de la politique de protection sociale passe par une approche plus sélective des dépenses publiques. On peut simultanément faire plus pour certains domaines et moins pour d’autres. Surtout lorsque d’autres professionnels sont en capacité de faire. Les acteurs complémentaires sont adultes et capables de participer à des processus de responsabilités socio-économiques d’intérêt général. Pour peu qu’on ne les toise pas comme collecteurs de taxes.

Voici ce qui manque à la majorité présidentielle et au gouvernement  : des leaders imaginatifs et expérimentés sur la question sociale.

Le premier déficit social du pays est là. Dans un manque singulier de vision stratégique et ouverte. 

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