Le G5 Santé (cercle de réflexion rassemblant les dirigeants des principales entreprises françaises de santé et des sciences du vivant : Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Théa et bioMérieux) alerte sur l’«urgence» à augmenter le budget dédié à la santé.
«Les patients français doivent pouvoir bénéficier des mêmes innovations que leurs voisins. Il nous faut donc positionner les dépenses de produits de santé comme un levier stratégique dans la définition des politiques de santé, et non comme une simple variable d’ajustement», observe Didier Véron président du G5 Santé.
Dans une étude conduite pour le cercle de réflexion, le cabinet Rweality identifie 12,7 Mds € de coûts évitables chaque année, à partir de trois exemples, en évitant les hospitalisations grâce à la prévention et à un plus grand recours aux vaccins, à un diagnostic plus précoce et ciblé, ainsi qu’une meilleure adhérence des patients à leurs traitements. «Nous avons la possibilité de dégager 13 Mds € en dépenses évitables : évitons le jeu à somme nulle et utilisons-les pour financer notre souveraineté sanitaire au service des patients», ajoute Didier Véron.
Le G5 Santé propose trois mesures «pour remettre la France au premier plan». Il appelle d’abord à voter en début de quinquennat une loi de programmation en santé afin de fixer une stratégie pluriannuelle avec des objectifs de santé et des financements alignés avec les besoins dans laquelle s’inscriront les PLFSS. La deuxième proposition vise à définir un sous-Ondam pour les produits de santé. Et la troisième à «tenir compte dans la tarification des externalités positives et partager les gains entre tous les acteurs».
A très court terme, le G5 Santé appelle à un moratoire sur les baisses de prix des médicaments fabriqués en France, accompagné de hausses des tarifs pour les médicaments à fort enjeu d’indépendance sanitaire. Il défend également des incitations fiscales pour la R&D et la production.


