dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

Dans ce numéro d’ESE, nous revenons sur la taxation à venir des Ocam.

Notamment en mettant en exergue les incertitudes économiques et juridiques du projet. Sujet maintes fois abordé et qui revient quasi annuellement, telles les saisons de nos séries télé préférées. Mais dans cette histoire, au-delà des formes et des montants demandés, ce qui frappe le plus demeure le manque d’inventivité du gouvernement et de certains acteurs. Car, tout n’est pas blanc ou noir, comme d’habitude.
Naïvement, à la sortie de la première vague de Covid, en référence au fameux « monde d’après », nous aurions pu espérer sortir de cette éternelle équation d’un système ayant des besoins financiers et structurels récurrents ; alors, 
l’Etat se doit de taxer les opérateurs qui « ont des sous ».

Or, il n’en est rien ! Au sortir du Ségur santé, nous aurions pu espérer qu’une dynamique collective, rassembleuse de tous les acteurs, y compris des Ocam, replaçant la santé au centre de toutes les préoccupations, commence à émerger. Une énième occasion manquée. Sur cette question, le gouvernement ne fait qu’appliquer les mêmes recettes que ses prédécesseurs. Ce qui est regrettable. Rien n’empêchait l’Etat et les opérateurs de concevoir leur contribution à la solidarité nationale autrement que par le simple vecteur fiscal, dépourvu d’engagements santé. Quitte à les bousculer, à opérer un tri entre ceux qui veulent agir et les autres.
Imaginons un instant les trois familles d’Ocam, réunies dans une démarche utile et populaire. Pour annoncer, au sortir du déconfinement, un effort d’investissement de 1,5 Md € dans l’offre de soins dans des zones à faible densité médicale, dans des dispositifs innovants de prise en charge des patients, dans la perte d’autonomie ou dans le digital. Bref, autant de sujets nécessaires, car attendus par nos concitoyens. Qu’auraient pu dire alors nos gouvernants en guise de contradiction ?

Déficit d’imagination au final, facilité intellectuelle et réglementaire, augmenter une taxe n’épuise personne est bien l’illustration du mauvais réflexe habituel de l’Etat et de ses séides. On espérait autre chose quand même.Après tout, dans un passé pas si lointain, un candidat à la présidentielle nous indiquait que l’un des maux de notre pays est de ne pas faire confiance aux acteurs privés sur le terrain. Il n’avait pas tort à l’époque… ni toujours maintenant.

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