dans PRÉVOYANCE

La ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, était présente le 19 juin  au 44ème Congrès de la Mutualité Française à Agen. En tribune, le président de la fédération mutualiste, Eric Chenut, a annoncé la tenue d’états généraux de la santé et de la protection sociale.

«Pour réussir collectivement, la mobilisation de tous les acteurs de la société engagés est une condition indispensable : des partenaires sociaux, des syndicats de professionnels de santé, des associations de patients, des élus locaux, des organisations de l’économie sociale et solidaire en plus des financeurs de la protection sociale et de la santé. Nous avons besoin de débattre avec toutes les parties prenantes sans exception, au plan national et en région pour inspirer les solutions de demain. Et je suis convaincu que nous parviendrons à faire émerger des propositions communes dans l’intérêt de tous et de chacun», a souligné Eric Chenut en tribune. En amont de la prochaine élection présidentielle, les états généraux de la santé et de la protection sociale seront ainsi lancés dès l’automne, précise la fédération. Plusieurs étapes sont prévues, d’abord la consultation des citoyens, usagers, assurés et patients, à travers un questionnaire diffusé dans les territoires. Les états généraux se tiendront dans un deuxième temps, sous la forme de débats, réunions et événements rassemblant les parties prenantes et partenaires de l’initiative. Enfin, les conclusions seront publiées sous forme d’un programme de réforme. «Nous aurons à déterminer quelle part de richesse nous sommes prêts à affecter à notre protection sociale pour les 10 ou 20 ans à venir. Nous devrons réfléchir à une plus juste répartition entre ce qui relève des ménages et ce qui relève de l’activité économique, définir la ligne de partage entre capital et travail, et déterminer la contribution de chaque génération », a précisé Eric Chenut.

Le président de la Mutualité Française a également cité plusieurs mesures qui «ne peuvent pas (…) attendre 2027» : revaloriser et mieux reconnaître la mission des professionnels du soin ; développer les équipes de soins traitantes, «face aux difficultés d’accès aux soins dans les territoires» ; rechercher l’efficience ; renforcer les contrôles et les sanctions en matière de lutte contre la fraude, «ce qui implique une nouvelle législation» ; «réinterroger le périmètre du contrat solidaire et responsable et faire le bilan partagé du 100% santé».

Sur le plan des finances, «nous contestons, et contesterons par tous moyens, la perspective d’une nouvelle hausse de taxe sur les complémentaires», a rappelé Eric Chenut. Et d’ajouter : «il est temps, grand temps, de sortir du carcan de l’annuité budgétaire qui nous empêche d’agir. Passons de la parole aux actes, Madame la ministre».

«Nous devons ensemble développer et nous retrouver sur nos priorités collectives», a abondé Catherine Vautrin, dont la prise de parole a succédé à celle du président de la Mutualité Française. «Ce que nous devons préparer ensemble, ce à quoi Eric Chenut vient de nous inviter, c’est finalement préparer le centenaire de la Sécurité sociale», a-t-elle ajouté, alors que l’institution célèbre ses 80 ans cette année. Pour la ministre l’impératif est désormais de maintenir la «capacité à articuler la garantie de la protection et la survie de ce modèle. Faire vivre la promesse de 1945 dans la réalité de la France de 2025». Et pour «repenser le modèle, pour le rendre durable, lisible, fidèle à son ambition initiale», la ministre appelle à «transformer la Sécurité sociale comme étant une priorité politique majeure qui réunit l’Assurance Maladie, les partenaires sociaux, les parlementaires, les mutuelles, les organismes».

Elle a par ailleurs indiqué être «parfaitement prête» à réunir de nouveau les partenaires sociaux «dès le mois de juillet» autour du modèle social. «Parce que oui nous avons à travailler sur le sujet, et nous ne sommes pas là pour réduire une ambition. Nous sommes là pour travailler sur la promesse que nous devons faire à la fois sur sur les retraités, sur le transfert entre les générations, sur la place de chacun dans l’effort collectif», a -t-elle précisé.

Catherine Vautrin veut également renforcer le rôle des mutuelles en matière de prévention. «Je sais combien la mutualité a les réseaux, les outils, les compétences et la capacité d’animation territoriale. Vous êtes en capacité d’agir sur les comportements sur le dépistage, sur le suivi et c’est pour ça que (…) je prends la main tendue et je vous dis je veux renforcer avec vous, je veux avancer ensemble», a-t-elle annoncé. Autre chantier, commun, la lutte contre la fraude sur laquelle la ministre veut aller «plus loin, plus vite et dès cette année», notamment en permettant un échange de données renforcé entre AMO et AMC. Rappelant la censure du Conseil constitutionnel de la disposition prévue par le dernier PLFSS, elle a précisé que «le gouvernement continue à travailler sur le sujet, à faire des propositions nouvelles, en construisant un partenariat de confiance, en renforçant les outils de coopération et de contrôle et en garantissant la sécurité des données personnelles, tout cela sous l’autorité de la CNIL».

La ministre n’a en revanche pas abordé le sujet de la taxation des complémentaires.


Photo : Flickr Mutualité Française
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