dans POLITIQUE DE SANTÉ

Alors que la journée mondiale de la santé mentale s’est tenue le 10 octobre dernier, les Acteurs de la French Care et la MGEN ont dévoilé les principaux enseignements d’une étude conduite par le cabinet Asterès consacrée à son coût économique et social.

Le coût de la santé mentale est estimé à 24,7 Mds € par an, dont 60 % assumés par l’Assurance Maladie, 31 % par les employeurs et 9 % par les organismes complémentaires. En 2022, 3,4 millions d’actifs (soit 9%) ont été concernés par des pathologies mentales ou la prise de traitements psychotropes. En outre, près de 20% des arrêts maladie sont liés à des troubles psychiques, pour un coût évalué à plusieurs milliards d’euros par an.

Près d’un actif sur deux déclare avoir déjà été confronté à une situation de stress intense ou à des risques psychosociaux et 30 % des salariés affirment être régulièrement exposés à de fortes tensions professionnelles. En outre,⁠ ⁠1,5 million souffrent de pathologies psychiatriques, et 1,9 million consomment des psychotropes sans diagnostic associé. Ce dernier point concerne en particulier les femmes. Elles sont 1,25 million à être touchée (soit 6,5% des femmes actives) contre 0,67 million pour les hommes (soit 3,6%).

Après ces premiers résultats dévoilés, l’étude sera présentée lors d’un événement organisé par la MGEN à PariSanté Campus le 26 novembre prochain. «Il n’y a pas de santé, sans santé mentale. Elle doit être abordée comme la santé physique : un prérequis à l’épanouissement personnel et professionnel», observe Jérémie Sécher, directeur stratégie, transformation, coopération, risques MGEN.

Les Acteurs de la French Care (fédérant une quarantaine d’acteurs privés et publics de la santé en France, dont la MGEN) formulent 10 recommandations visant notamment à «déployer une politique de prévention durable, multipliant les opportunités de prise en charge», à «mieux dépister en intégrant les signaux précoces dans la nomenclature de santé mentale» et «mieux cibler les actions de prévention en fonction des situations de vie».

L’association préconise également de déployer les Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM), de «développer les compétences psychosociales dès l’école et former les managers à la détection des signaux faibles». Elle appelle à «prévenir les situations de forte tension au travail» et «lancer un appel à projets pour développer des solutions numériques dédiées au monde du travail, permettant de lutter contre l’isolement qui touche 60 % des télétravailleurs». L’accès aux soins devrait aussi être amélioré en renforçant la présence de psychologues du travail et d’équipes mobiles de psychiatrie. Autres recommandations : renforcer la pratique de l’activité physique «qui réduit de 30 % les symptômes anxieux et dépressifs» et «accompagner le processus de rétablissement en santé mentale».


Photo : Freepik
Articles recommandés

Tapez votre recherche et pressez ENTREE pour la valider