C’est à Rome, le 25 mars prochain, mais aussi dans les encore 28 États membres de l’Union, que seront marqués les 60 ans de la signature du Traité de Rome. Beaucoup de monde sera aux rendez-vous. C’est le moment de réaffirmer la nécessité d’une Europe forte, puissante, solidaire, efficace dans les évolutions géopolitiques du monde, entre les États-Unis d’Amérique et la Russie, et sur les autres continents, sans parler du Brexit dont les populations du Royaume Uni commencent à percevoir les conséquences négatives et les risques.
Ce rendez-vous citoyens et institutionnels est l’occasion de réfléchir à ce que pourrait être la nécessaire relance de l’Europe, sur les plans économiques, sociaux, politiques, structurels, démocratiques, culturels…
L’ article 2 du Traité de Rome précise bien l’objectif assigné « La Communauté a pour mission, par l’établissement d’un marché commun et par le rapprochement progressif des politiques économiques des États membres, de promouvoir un développement harmonieux des activités économiques dans l’ensemble de la Communauté, une expansion continue et équilibrée, une stabilité accrue, un relèvement accéléré du niveau de vie et des relations plus étroites entre les États qu’elle réunit. »
On ne peut pas marquer cet anniversaire sans faire référence à sa genèse : 9 mai 1950, Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, lance un vibrant appel pour enclencher la construction européenne, cinq ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Elle se concrétisa par la première création européenne : La Communauté européenne du Charbon et de l’Acier – CECA. Rappelons aussi l’échec la Communauté européenne de Défense – CED – lors d’un vote négatif à l’Assemblée nationale française, le 30 août 1954 qui rappelle qu’il est toujours utile de débattre objectivement, car une décision comme celle-ci, fut-elle prise il y a 63 ans, pèse encore et beaucoup aujourd’hui. Ah si nous avions une politique européenne de défense dans le concert des grandes nations entre la Russie de Poutine, les États Unis de Trump et le reste du monde, l’Union européenne serait mieux respectée et pourrait ainsi mieux s’engager pour que soit mise en œuvre le premier objectif de l’existence de la Communauté, puis de l’Union européenne: La Paix en Europe et dans le monde, toujours d’actualité !!
Mais aussi pour remettre au cœur de ce défi les valeurs qui fondent l’Union européenne, ne fusse que pour demander une réaffirmation solennelle de solidarité, de paix, de progrès…soit tout simplement confirmation du contenu de traités qui sont notre bien commun, nos repères, qui doivent être respectés par tous les membres de la famille de l’Union européenne. Aucun manquement, aucun dérapage ne doivent plus être acceptés. La société civile organisée, en appui de toutes les institutions européennes doit être ce moyen de vigilance et d’alerte en cas de manquements graves aux traités ou à la non application des décisions prises collectivement au Conseil européen des chefs d’États ou de gouvernements, comme les manquements graves aux solidarités envers les réfugiés
Que ce 60e anniversaire soit l’occasion d’une relance de l’Union européenne plus solidaire, plus cohérente, plus disposée à accepter le contenu des traités, de tous les traités, afin de retrouver cohérence, vigueur et rigueur, et donc efficacité pour chacune et chacun d’entre nous et collectivement.
Que ce 60e anniversaire soit utile pour redonner vie au seul débat qui compte, comme aime à le rappeler régulièrement Jacques Delors : « Pourquoi voulons-nous vivre ensemble ?». Réponses pour le 70e anniversaire du Traité de Rome en 2027 ou avant?