dans AUTONOMIE

Six organisations (les groupes VYV et SOS, la FHF, l’Union nationale des ccas, ainsi que les opérateurs privés Emeis et DomusVI) œuvrent depuis plusieurs mois pour proposer aux pouvoirs publics un Pacte de confiance sur le bien vieillir. Ils ont dévoilé hier leurs 10 propositions, au cours d’une conférence de presse.

Face au «mur démographique» qui va impacter notre pays, «il y a besoin d’un électrochoc», a souligné Stéphane Junique, président du Groupe VYV. Le Pacte de confiance proposé par ces gestionnaires publics et privés (intervenant en Ehpad et à domicile) fait suite à la signature d’une tribune commune publiée le 16 septembre dans Le Figaro.

Depuis février dernier, ces acteurs se sont mobilisés et ont multiplié les rencontres avec les collaborateurs de l’ancien Premier ministre, la ministre démissionnaire en charge du secteur et la direction générale de la cohésion sociale (DGCS). «On a besoin de sortir les uns et les autres de notre silo. C’est ce que nous avons commencé à produire et je crois que cela commence à être remarqué», a souligné Luc Carvounas, président de l’Union nationale des CCAS. Dans le contexte politique actuel, l’objectif est désormais d’inspirer la feuille de route du prochain gouvernement.

Les signataires demandent à la DGCS de lancer un groupe de travail pour évaluer leurs propositions, qui pourraient avoir une résonnance dans les prochains PLF et PLFSS. Toutefois, leurs pistes ne sont pas «déclencheuses de ligne de crédit supplémentaire», a assuré Sylvain Rabuel, président de DomusVi. «Venant du terrain, il y a une première préoccupation, c’est de rendre ce qui existe déjà plus efficace», a-t-il assuré.

Face à un choc démographique dont l’ampleur peut être anticipée, le premier axe du plan vise à «préparer l’avenir». Il s’agit notamment d’établir un constat partagé sur la programmation de l’offre pour 2025-2030. Pour «encourager et soutenir l’investissement public et privé», plusieurs propositions sont formulées, comme renforcer les plans d’aide à l’investissement de la CNSA en faveur des Ehpad publics et privés non lucratifs ou mobiliser l’épargne collective. «L’objectif est d’apporter des solutions dont certaines feront économiser de l’argent, en particulier un certain nombre d’innovations, et d’autres coûteront plus. On peut même aller jusqu’à innover sur d’où viennent les fonds (…) en imaginant des dispositifs qui soient mixtes ou hybrides », a souligné Jean-Marc Borello, président du Groupe SOS. Sur l’enjeu colossal des RH, tous les leviers devront également être activés (information sur les métiers du médico-social, QVT, formation, etc).

Le Pacte ambitionne aussi de «restaurer le lien de confiance avec les Français». Pour Laurent Guillot, directeur général d’Emeis, «plus il y aura de transparence, plus nos citoyens auront confiance dans nos établissements». Les contrôles doivent donc continuer, et les chiffres et rapports être publiés. Les acteurs portent d’ailleurs une «valorisation des résultats», rappelant que seuls 0,7% des Ehpad ont été épinglés lors de la dernière campagne.

Enfin, les propositions doivent permettre de «simplifier des règles». «Nous souffrons profondément de la complexité de la gouvernance de la tarification ou des modalités d’organisation», a pointé Marc Bourquin, conseiller stratégique à la FHF. Un certain nombre de propositions techniques doivent permettre de «simplifier la vie des opérateurs et au final de faciliter la vie des résidents», a-t-il poursuivi. Une accélération de la fusion des forfaits soins et dépendance (en cours d’expérimentation dans 23 départements) est en particulier attendue.


Photo : Eric Durand / Cocktail Santé
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