Cette semaine, nous présentons les données du projet de loi de programmation des finances publiques pour la période 2018-2022.
Encore une histoire d’argent, dira-t-on. Peut-être. Mais la question mérite d’être regardée de près. Car ce projet vient de franchir le cap de la première lecture au Parlement. Puis, d’ici à la fin de l’année, il achèvera son circuit législatif et servira de bible à tous les acteurs de la vie publique, économique et sociale. Il sera ainsi le référent du quinquennat en matière budgétaire et Bruxelles le punaisera sur les murs de la Commission comme le nouveau totem français.
Bref, ce texte est essentiel. Et comme l’on dit, le diable est bien dans ses détails. N’en disons pas plus et laissons nos lecteurs découvrir ce que nous qualifions de révolution pour la Sécurité sociale, vue par le président de la République, Emmanuel Macron.
Lorsqu’on demandait à Jean-Jacques Dupeyroux sa définition d’un régime de Sécurité sociale, il nous répondait tout de go qu’il n’en savait rien ! Qu’un régime de « Sécu », c’est un ensemble de règles économiques et prestataires. Puis, après un temps de réflexion, il nous indiquait que l’essentiel pour qualifier un système de Sécurité sociale n’était pas tant son organisation, son financement, ses prestations que la représentation démocratique et sociale qu’il favorisait.
Nous faisons partie de cette génération qui croit profondément à la démocratie sociale. Parce que, comme celle de Winston Churchill, elle est le pire des systèmes de représentation, à l’exception de tous les autres.
Retour à la révolution Macron qui promeut le régime universel sous uniques décision et pilotage d’Etat. Certes, la haute fonction publique parisienne sera ravie : enfin, le gouvernement met fin aux dysfonctionnements de la Sécurité sociale par l’extinction du pluralisme de gestion et des derniers zestes de la démocratie sociale. Que vive ainsi un Etat social totalisant, où seuls les hauts fonctionnaires triompheraient ! Et n’auraient comme vraie contrainte que le reflet de leurs actes dans les miroirs d’une société alors oubliée, voire méprisée.