Alors que la bataille parlementaire autour du PLFSS battait son plein, la ministre de la Santé a annoncé la création d’une mission autour de l’articulation AMO/AMC.
La refonte de ce mécanisme est devenue une arlésienne depuis plusieurs années. Et ce, bien avant que le HCAAM n’ait produit son rapport de 2022 qui créa le mythe fantasmagorique de la « Grande Sécu ». Gageons que les promesses portées par cette mission ne soient pas un énième contre-feu allumé par l’Exécutif. Car il faut dire que le champ des possibles et des transformations utiles s’avère particulièrement vaste.
Petit exercice de projection. Imaginons dans l’esprit d’effort collectif, cher à notre Premier ministre, ce que pourrait être la philosophie globale de la lettre de mission adressée par Stéphanie Rist aux personnalités qui se pencheront sur cette question. Plusieurs thèmes pourraient émerger.
D’abord, celui de l’acceptation. Nous avons beau être en 2025, l’idée d’une coexistence entre public et privé doit encore faire son chemin. Car oui, près de 20% de nos dépenses sanitaires échappent à l’Assurance Maladie et à l’État et oui, « cornériser » les acteurs assumant la majorité de cette charge ne fait guère plus sens. D’où l’indispensable mise en avant d’une réelle complémentarité entre le RO et les Ocam allant au-delà des logiques comptables du ticket modérateur ou du calibrage du contrat responsable. Encore une fois, l’étendue des défis est telle que ne pas prendre en compte les potentialités des complémentaires santé se révèlerait plus que contre-productif. Confions-leur des missions nouvelles dans le champ de la prévention, pour une approche plus personnalisée, dans l’accès aux soins pour les mutualistes via le levier de leurs établissements sanitaires, dans les transports sanitaires. Allons bien plus loin, également, dans la lutte contre la fraude. Le tout avec une exigence de résultats. Bref, engageons-les en appui véritable du périmètre de l’Assurance Maladie. Là où celle-ci peine à atteindre sa pleine efficacité.
De façon sous-jacente, le thème de la responsabilité doit irriguer les travaux de cette mission. Les députés se sont fait l’écho du ras-le-bol des acteurs face aux taxes qui leur sont imposées, avec des répercussions sur les cotisations. On ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion autour du juste équilibre entre celles-ci et le besoin de voir les Ocam assumer économiquement davantage sur d’autres pans. De beaux travaux en perspective donc.

