Après de précédents travaux sur les trois CGSS (caisses générales de Sécurité sociale) des Antilles et de la Guyane, en 2018, puis sur la CGSS de la Martinique en 2024, la Cour des comptes a récemment publié ses observations définitives dans le cadre de son contrôle sur la CGSS de la Réunion.
L’organisme verse des prestations d’assurance maladie (4 Mds €), de retraite (1,1Md €) et recouvre les prélèvements sociaux du régime général et de celui des exploitants agricoles (3,3 Mds €). La Cour pointe une qualité du service aux usagers «variable» et «fragile». Elle relève des difficultés dans la branche Vieillesse en particulier. Le niveau de stock de dossiers de retraite a augmenté entre 2019 et 2024, pour atteindre près de 5 500 dossiers de droit propre et plus de 2 000 dossiers d’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) en attente, en fin d’année dernière. Les délais de notification aux assurés, en dégradation depuis 2022, «ne respectent pas les objectifs conventionnels, dépassant 230 jours pour l’attribution de l’Aspa». Toutefois, des dispositifs ont été mis en œuvre sur la période concernée, y compris avec l’appui de la CNAV, se traduisant par un début d’amélioration en 2024 et un «redressement du niveau de qualité des dossiers liquidés». Pour la branche Maladie, «les indicateurs positionnent la Réunion au-dessus de la moyenne des CGSS, mais l’activité n’est pas exempte de risques», poursuit la Cour. Les délais de traitement sont maîtrisés grâce à une amélioration de la productivité et à l’entraide d’autres organismes de l’Assurance Maladie depuis 2020. Cependant, des progrès restent attendus dans la gestion des créances.
En matière de recouvrement des prélèvements sociaux, les restes à recouvrer demeurent élevés (6,5 % en 2024) et conduisent à l’accumulation depuis 2019 de volumes de créances importants (1,8 Md € fin 2024), en particulier en proportion des cotisations recouvrées (47 %). Le taux de recouvrement des créances (69,2 %) reste inférieur à la cible nationale de 72 %. La Cour pointe enfin «un pilotage général à améliorer».

