La Cour des comptes vient de publier un référé, adressé à Edouard Philippe le 7 décembre dernier, concernant le rôle des CHU.
Les Sages de la rue Cambon estiment que ces établissements sont fragilisés et que leur modèle « est en voie d’essoufflement ».
La juridiction financière pointe notamment un « exercice inégal » des missions et un ensemble « hétérogène ». Ainsi l’AP-HP représentait 26% de l’activité en 2015 avec 7,3 Mds € de produits. Les spécificités de l’activité de soins sont « souvent peu marquées », avec des activités de recours, c’est-à-dire réservées à certains établissements de pointe en raison de leur complexité, « inégalement exercées » selon les différentes CHU, de même pour les missions de recherche et de formation. Enfin, les activités de proximité ne se distinguent pas significativement de celles des autres établissements. La Cour souligne également les inégalités d’accès territorial aux études de médecine et les différences de taux d’encadrement.
Elle pointe également un « modèle fragilisé », avec un déséquilibre financier récurrent depuis 2011. L’année 2017 marque ainsi une aggravation à 405 Ms €. La maîtrise insuffisante des charges explique en grande partie cette situation financière. Le « manque d’attractivité » de la carrière hospitalo-universitaire est aussi souligné.
« Alors que les CHU sont présentés par beaucoup comme un lieu d’excellence médicale, ils ne figurent pas parmi les meilleurs établissements au regard de la certification de la qualité des activités mises en œuvre par la HAS », observent également les magistrats.
Dès lors, ils appellent à mettre en place « des réformes rapides » visant à adapter le modèle des CHU, notamment en améliorant le pilotage national des activités hospitalo-universitaires et en renforçant la coordination stratégique aux niveaux régional et local.
La Cour plaide pour la constitution d’une dizaine de réseaux de CHU « propres à garantir et améliorer l’exercice de leurs missions ».