dans POLITIQUE DE SANTÉ

Dans son dernier rapport sur l’application des LFSS , la Cour des comptes revient sur l’intérim médical et la permanence des soins dans les hôpitaux publics et évoque des «dérives préoccupantes et mal maîtrisées» suite à la réforme de 2023 et l’exposition des «contrats de motif 2».

Pour les sages de la rue Cambon, «l’ampleur du recours aux emplois temporaires, plus qu’aux intérimaires, et les conditions de rémunération des médecins concernés ont des conséquences préoccupantes». Ils se penchent notamment sur la réforme de 2023, ayant introduit un encadrement des tarifs de l’intérim médical et estime que celle-ci a été «dévoyée». En cause, le déploiement des «contrats de motif 2» qui engendrent des effets d’aubaine. Ces derniers sont proposés par les hôpitaux en cas de difficultés particulières de recrutement ou d’exercice pour une activité nécessaire à l’offre de soin sur le territoire. «Très attractive, la rémunération attire les nouvelles candidatures dans un rapport de force désavantageux pour les hôpitaux», relève la Cour. En outre, le développement de ces contrats «fragilise le statut de praticien hospitalier». Ils ont particulièrement augmenté à La Réunion, en Corse, Normandie et Bretagne. Dans cette dernière région, l’ARS indique que la quasi-totalité de ces contrats atteint le plafond de rémunération.

Ce recours accru a pour conséquence de «détourner» les médecins des contrats de motif 1 pour les remplacements de courte durée. Et pour cause, l’écart de rémunération «atteint presque 50 000 € par an». Ces contrats ont également augmenté les dépenses d’intérim, qui ont bondi de 0,55M € en avril 2023 à 15,5 Ms € en août de la même année.

Dès lors, la Cour appelle à «définir de manière plus restrictive les règles de recours» à ces contrats. Pour le SNPHARE (Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs), «rien dans ce rapport n’est surprenant». Le syndicat appelle à « redonner de l’attractivité» aux carrières médicales, «il y aura moins d’intérim, et il coûtera moins cher !», conclut-il


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé
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