dans POLITIQUE DE SANTÉ

Missionnée en mai 2022 par Olivier Véran, alors ministre de la Santé, l’Igas vient de rendre public un rapport sur les centres de soins infirmiers (CSI).

Les 520 CSI répartis sur le territoire début 2022 sont composés presque exclusivement d’infirmières salariées qui réalisent des soins au domicile des patients. Ces structures de petite taille (en moyenne une dizaine de salariés) représentent moins de 5 % de l’offre de soins infirmiers de proximité au national, mais près de 50% de l’offre dans leur commune d’implantation (et même 75% dans les territoires très faiblement dotés en soins infirmiers de proximité). L’Inspection générale souligne ainsi leur «bonne intégration dans l’écosystème local d’acteurs sanitaires et médico-sociaux». Elle pointe également «leur forte volonté de contribuer au développement de la prévention».

En revanche, plusieurs «grandes difficultés» rencontrées par ces centres sont relevées. Ainsi en 2021, le risque de fermeture a principalement été causé par des tensions sur les RH et les recrutements, ces structures n’ayant pas pu bénéficier des primes «Ségur».

Des complications financières «croissantes» sont également évoquées, «accentuées par la revalorisation financière de l’avenant 43 de la convention collective de la branche de l’aide à domicile décidée en 2021 (hausse salariale d’en moyenne 15%)». Avant même la crise sanitaire près de 40 % des CSI étaient en déficit, puis «la situation s’est dégradée ensuite» (46 % des CSI en déficit en 2020, 44 % en 2021). «Un tiers des CSI (31%) rencontrent des difficultés fortes (après avenant 43) alors qu’ils sont implantés sur des territoires vulnérables en termes de désertification (zonage infirmier sous doté, quartier politique de la ville, zone de revitalisation rurale) ou en passe de le devenir», poursuit l’Igas.

A court terme, le rapport recommande «un soutien financier d’urgence aux CSI en difficulté» et à plus long terme, «l’adoption d’une série de mesures à même d’assurer leur développement pérenne» (par exemple faire des CSI des acteurs de premier plan des actions locales de prévention, de dépistage, de promotion de la santé et d’éducation thérapeutique des patients, ou lancer une expérimentation permettant le recrutement d’aides-soignantes). «L’utilité de ces centres a été démontrée et mérite d’être mieux valorisée, dans la mesure où ils constituent un point d’appui réel au déploiement des priorités sanitaires gouvernementales», conclut l’Igas.


Photo : Frédérik Astier / Cocktail Santé
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