Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE), la CNAF et l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), organisaient lundi dernier une matinée consacrée aux nouvelles formes de Pauvreté.
L’événement a permis de revenir sur les enseignements du dernier numéro (N°213) de la revue de la CNAF, Informations sociales : «Nouvelles formes de pauvreté et redistribution», coordonné par Muriel Pucci, présidente du comité scientifique du CNLE et Pierre Madec, économiste à l’OFCE.
«Les Caf sont particulièrement investies dans la lutte contre la pauvreté, en versant des aides nombreuses et adaptées aux plus fragiles et en accompagnant les personnes lorsqu’elles rencontrent des crises qui peuvent les conduire à la pauvreté (séparation, deuil, perte d’un emploi,…). En matière de lutte contre le non-recours, la solidarité à la source illustre cette volonté de simplifier les démarches et de favoriser une politique « d’aller vers » les usagers qui n’osent pas ou ne savent pas demander leurs droits», a souligné Nicolas Grivel, directeur général de la CNAF.
En 2023, 15,4% de la population (soit 9,8 millions de personnes) vivent sous le seuil de pauvreté monétaire en France, un niveau historique. Un salarié sur cinq gagne moins d’un Smic à taux plein annuel, avec un risque de pauvreté monétaire ou en conditions de vie de 20%. Le taux de pauvreté monétaire des retraités augmente, jusqu’à 11,1 % en 2023. Et celui des enfants s’est accru en France plus qu’ailleurs, atteignant 21,9%. Dans l’Hexagone, environ 2 millions de personnes passent au-dessus du seuil de pauvreté grâce aux prestations sociales.
Les tables rondes organisées lors de la matinée sont notamment revenues sur les différentes dimensions de la pauvreté (difficultés liées au logement, aux transports, à la santé, etc) ainsi que sur l’impact du système redistributif et le rôle essentiel des services publics et associations. «Les interventions ont montré la difficulté du système redistributif à régler le problème de la pauvreté. Les prestations sociales rendent la situation des personnes aidées moins difficile, mais néanmoins, le nombre de pauvres reste important. C’est une partie du travail de la délégation, d’essayer de comprendre les mécanismes, et de voir ce qui devrait être corrigé mais c’est évidemment aux décideurs et, quelque part à la société toute entière de s’interroger», a observé Anne Rubinstein, déléguée à la prévention et à la lutte contre la pauvreté en clôture de l’événement.