dans ASSURANCE MALADIE

La CNAM a présenté sa nouvelle campagne de communication en vue d’inciter le grand public et les professionnels de santé à faire bon usage de la prescription de médicaments.

Le poste médicament occupe une place majeure dans les dépenses de l’Assurance Maladie. Quelques données illustrent cela, à l’image des 25,5 Mds € de remboursements effectués en 2023 (35 Mds € en remboursement brut si on inclut les remises et l’application de la clause de sauvegarde). Un montant en hausse constante depuis la période Covid (23,4 Mds € fin 2020). Idem, pour le taux moyen de prise en charge du régime obligatoire qui passe de 87,2 % en 2017 à 90,7 % l’an dernier. Cette progression s’explique à la fois par l’augmentation du nombre de patients en ALD ainsi que l’introduction de médicaments innovants liés aux gros risques notamment dans le champ des anticancéreux (+ 345 Ms € sur un an entre juin 2023 et juin 2024). «Une double dynamique qui pèse fortement sur notre niveau de prise en charge» précise en cela Thomas Fatôme, DG de la CNAM.

Quant au palmarès des médicaments les plus remboursés en officine (7,3 Mds € au total), on retrouve en «valeur» l’Eliquis (755 Ms € de montants remboursés), un anticoagulant oral, suivi du Vyndaquel (743 Ms €) un traitement de l’amylose cardiaque, et de l’Eylea, un traitement ophtalmologique. Pour la partie «volume», on retrouve sans surprise le Doliprane (308 millions de boîtes remboursées) et le Dafalgan (71,6 Ms) en tête du classement. Le Levothyrox complète le podium (31,6 Ms de boîtes). Au niveau des prescripteurs, on relèvera que la part des médicaments remboursés imputable aux acteurs libéraux se stabilise globalement depuis plusieurs années là où celle des hospitaliers continue de progresser continuellement (+12 points depuis 2017).

Dans le but de freiner cette dynamique, tout en travaillant à limiter le mésusage des dispositifs médicamenteux, l’Assurance Maladie entend s’appuyer sur plusieurs leviers. D’abord conventionnels, avec la mise en application de la nouvelle convention médicale et le suivi de celle appliquée aux pharmaciens. Des volets spécifiques sur la promotion des médicaments génériques et des biosimilaires devant être activés dans ce cadre. Mais également, en lançant dès cette semaine, une vaste campagne d’information et de sensibilisation à destination des usagers et des médecins en vue d’inciter à «un usage raisonné des médicaments». Celle-ci visera à «encourager sans culpabiliser» les changements de comportements et de pratiques chez ces publics.


Photo : Luc Seba / Cocktail Santé
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