Alors que Libération a dévoilé, lundi dernier, un mail du préfet de Seine-Saint-Denis intimant aux centres de vaccination d’ouvrir de nouveaux créneaux sur les plateformes de rendez-vous en ligne, professionnels et centre de santé dénoncent les inégalités de la campagne vaccinale.
La Fédération nationale des centres de santé (FNCS) rapporte ainsi avoir pris connaissance de ce message « avec stupeur et indignation». Et de poursuivre : «Quelle est la réalité ? Ces centres de santé tentent de rétablir un peu d’équilibre entre les populations qui accèdent à la vaccination parce qu’ils constatent des inégalités d’accès criantes parmi les plus de 75 ans ou porteurs de maladies chroniques des quartiers populaires». Le représentant des centres de santé appelle à «laisser aux acteurs de terrain la possibilité de compenser les inégalités et profiter de l’arrivée de nouvelles doses pour rétablir l’équilibre en faveur des plus éloignés du numérique, en faisant confiance aux professionnels de santé et en favorisant la démocratie sanitaire».
MG France déplore également des «inégalités d’accès aux vaccins». «Force est de constater que ce sont les plus instruits et les mieux informés qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu lors de la première vague de vaccinations Pfizer et Moderna», souligne le syndicat de généralistes. «Partout en France, confrontés aux défauts de ce système d’inscription, de nombreux centres de vaccination ont mis de côté une partie des rendez-vous disponibles pour les patients dans l’incapacité de trouver leur place dans le dispositif actuel. Sans s’être concertés, ils ont réservé cette partie pour les patients repérés par leurs médecins traitants ou par les CCAS des communes environnantes», ajoute-t-il. Pour repérer les patients défavorisés et la prise de rendez-vous de ceux ne pouvant accéder aux plateformes en ligne, il propose ainsi de mettre en place «une règle des trois parties» pour les nouvelles doses attendues. Concrètement : une partie serait réservée pour le public (accessible par les plateformes de rendez-vous sur Internet), une autre pour les personnes repérées par les services sociaux et les CCAS et enfin une troisième sera proposée par les médecins traitants et par les professionnels de santé de proximité.
Photo: Philippe Chagnon/Cocktail Santé