Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a lancé le premier plan santé au travail (PST) dans la Fonction publique, lors d’une réunion conclusive avec les syndicats.
Faisant suite aux travaux de la députée LREM Charlotte Lecocq, auteure de deux rapports et d’une loi sur la santé au travail, cette feuille de route 2022-2025 intervient au terme de «plus de deux ans de concertation». A la clé, 36 mesures et 16 objectifs articulés autour de cinq priorités : développer le dialogue social et le pilotage de la santé et sécurité au travail ; prioriser la prévention primaire et développer la culture de prévention ; favoriser la qualité de vie et des conditions de travail ; prévenir la désinsertion professionnelle ; renforcer et améliorer le système d’acteurs de la prévention.
Le plan vise également à tirer les leçons de la crise notamment à travers le renforcement de la prévention en matière de risques psycho-sociaux et de santé mentale via le secourisme mental. Le gouvernement avance également une «politique volontariste pour établir des données sur la santé au travail». Un soutien à la création et au développement de services de médecine de prévention mutualisés sera également apporté dans les territoires en ayant besoin.
Côté syndicats, la CGT Fonction Publique, FO Fonction Publique, la FSU et Solidaires ont quitté la séance après avoir lu une déclaration commune. Ces organisations dénoncent une «opération qui ressemble fortement à une opération de communication sur un plan santé travail dénué de toute ambition». «Certaines recommandations du rapport Lecocq qui auraient pu inciter davantage les employeurs à respecter ne serait-ce que la réglementation, n’ont pas été reprises», regrette l’intersyndicale, qui pointe également l’absence de moyens dédiés à la mise en œuvre.
Si pour l’Unsa Fonction Publique, ce document «constitue un premier pas», le recours à une «simple concertation» au lieu d’une négociation collective est regretté. Par ailleurs, l’absence de levier «pour inciter les employeurs à remplir leurs obligations» est relevée. L’Unsa demande à ces derniers «d’approfondir leur investissement en prévention primaire, d’améliorer le dialogue social dans ce domaine et de progresser dans la protection de la santé, de la sécurité, des conditions de travail et de l’organisation du travail des agents, ce qui contribuera à la performance globale des services». Enfin, elle «appelle l’ouverture de négociations sur la qualité de vie au travail dans chacun des versants».