dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

Il paraît que le gouvernement veut mettre à plat les « dépenses publiques pilotables », quelque 257 milliards d’euros, dont évidemment les prestations sociales en espèces de la Sécurité sociale et ce, pour faire des économies. Et surtout procéder à une rationalisation de leurs paramètres de gestion. C’est là une des pistes de réforme de la sphère publique prônée par le fameux comité « Action publique 2022 », dont on attend toujours la prose officielle.

Rien de très nouveau en réalité.

Dans le viseur des snipers de la dépense, les minima sociaux, les prestations logement, en fait les aides sociales en général. On a découvert que ces dizaines de milliards d’euros de prestations étaient gangrénées par des défauts congénitaux, comme des bases de ressources différentes pour le calcul des aides, des périodes de référence trop éloignées du revenu réel, des procédures longues et inutilement coûteuses, des périmètres de revenus trop étroits (le patrimoine et les aides collatérales négligées).

Tout cela est vrai. D’ailleurs, la Cnaf profitera d’ici à 2019, outre son data mining et ses recoupements de fichiers, de la puissance de la DSN favorisant l’automatisation des données actualisées, pour accentuer son action de la juste prestation familiale et sociale. Un chantier incontestable. Mais pas suffisant.

Car la traque contre les indus, les rentes abusives, va bien au-delà des aides au logement et des minima sociaux. Et si l’Etat cherche des économies, on peut l’aider. Mais au lieu de taper les plus défavorisés, il faut viser large. Pullulent des dépenses médicales absurdes, bien connues, comme certains remboursements de produits et d’actes sans fondement scientifique ou médical. Le récent ouvrage du gériatre Olivier Saint-Jean sur les pseudo-médicaments contre l’Alzheimer est spectaculaire de ce point de vue. On peut encore bousculer les sphères sanitaires, médico-sociales, pour des situations de rentes et patrimoniales indues permises par la solidarité nationale.
Des économies viendront aussi du numérique et, enfin, une véritable organisation de la santé en ambulatoire.

Un grand soir des économies dans la santé et la protection sociale du pays ? Chiche ! Mais avec une autre méthode.

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