Trois mois et demi après son arrivée à la tête de la Cnam, Thomas Fatome est revenu sur la très forte mobilisation de l’Assurance maladie pendant la crise sanitaire et sur les chantiers prioritaires des prochains mois, lors d’une visioconférence avec l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis).
En ce deuxième confinement, les personnels de l’Assurance maladie sont sur le pont. Le télétravail a été mis en place pour toutes les fonctions pouvant s’exercer à distance. 60% des agents sont actuellement concernés mais ce taux augmente progressivement dans l’objectif d’atteindre 70%, a souligné le directeur général de la caisse nationale. Quelque 140 000 appels par jour sont reçus sur les plateformes, deux fois plus qu’en période d’activité normale. Même tendance sur le site Ameli avec 11 millions de connexions la semaine dernière. L’accueil physique reste possible dans les Cpam sur rendez-vous et pour les urgences.
Mission phare confiée à l’Assurance maladie pendant cette crise, le contact tracing repose sur 10 000 ETP mobilisés 7 jours sur 7. Certains jours d’octobre, plus de 100 000 appels par jour ont été passés, pour une durée moyenne de 20 à 30 minutes chacun. Thomas Fatome a insisté sur l’entraide entre les territoires, les moins impactés prêtant mains fortes aux zones en tension. Depuis mi-mai, 5 millions de personnes ont été contactées. Parmi elles, 1,5 million de patients positifs et 3,5 millions de cas contact. «Le dispositif va évoluer», a-t-il assuré, «Nous avons commencé à travailler avec le ministère sur un certain nombre de pistes pour l’adapter notamment à un futur déconfinement». Certaines adaptations sont liées au déploiement des tests antigéniques, qui ont pour l’instant permis de détecter 32 000 cas de Covid, pour 250 000 tests réalisés depuis fin octobre.
Autre sujet clef, les négociations conventionnelles. Au niveau interprofessionnel, des avancées concernant les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) sont saluées, en particulier pour la nouvelle mission «crise sanitaire». Côté médecins, la discussion s’avère également constructive pour les soins non programmés et les visites longues à domicile pour les personnes âgées. Cependant «l’issue de cette négociation est encore incertaine», reconnait Thomas Fatome ajoutant «l’approche de l’échéance électorale (aux URPS ndlr) ne nous simplifie pas la vie».
Enfin, il a listé les sujets prioritaires pour les prochains mois. Premier d’entre eux, «mettre en mouvement la stratégie numérique en santé», avec la préparation de l’espace numérique de santé au 1er janvier 2022, le développement de l’e-prescription, la dématérialisation de la carte Vitale… Autres sujets, la gestion du risque maladie et la maîtrise médicalisée; l’accès aux droits et aux soins; la fraude (des travaux d’évaluation ont été lancés sur ce dernier point).
Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé