dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

Le plan anti-tabac d’Aurélien Rousseau, bien que bienvenu, ne bouleversera pas la santé publique du pays.

Différentes raisons à cela. L’histoire de l’Assurance Maladie est pleine de ces contradictions, nos chers « French paradox », qui font le charme ou le désespoir de notre belle nation. On se rappellera qu’en 1998, Martine Aubry invente le financement des 35 heures par une hausse et une réaffectation des taxes sur le tabac, l’alcool et les activités polluantes !

L’actualité récente confirme nos paradoxes. Premier d’entre eux, une hausse modérée des prix en 2024, puis à 12 € le paquet en 2025 et 13 € en 2026. Histoire de ne pas casser le revenu des détaillants faute de ventes de substitution compensatoires. Et ainsi ne pas encourager la contrebande et les trafics de toutes sortes. Certes, les prix français sont, et seront dans l’avenir, parmi les plus élevés d’Europe. Laquelle non plus n’est exempte de contradictions. À commencer par la surproduction et l’incitation aux contrefaçons. On sait que la variable prix demeure un moyen efficace pour enrayer la consommation. En complément de ce petit pas de santé publique, nos amis buralistes sont désormais autorisés, sous strictes conditions certes, à vendre des cartouches… de fusils de chasse pour « compenser » le moins de cigarettes.
Le tabac joue sur deux tableaux : il tue 75 000 personnes par an, coûte un argent fou à la Sécurité sociale et à l’économie, mais crée de la valeur avec 20 Mds € de chiffre d’affaires et 16 Mds € de taxes. Sans oublier l’emploi avec 10 000 agriculteurs producteurs, 7 000 salariés dans la fabrication et près de 22 000 distributeurs.

Dans ce dossier aux multiples facettes et contradictions, que veut-on finalement ?

Interdire le tabac comme le Vatican, le Bouthan et le Turkménistan et bientôt, la Nouvelle-Zélande, l’Australie voire la Grande-Bretagne ? Pas si simple que cela. De son côté la France, a souvent pris de bonnes décisions. Sur les prix, sur la neutralité des paquets et surtout, sur les interdictions qui pleuvent à bon droit sur les 7 200 espaces publics répartis dans 73 départements comme les plages, les abords d’école, les forêts et jardins publics. Notre ministre a décrété vouloir que le « sans tabac » devient la norme nationale. Sur ce point, difficile de ne pas louer cette ambition !

Articles recommandés

Tapez votre recherche et pressez ENTREE pour la valider