dans POLITIQUE DE SANTÉ

Le représentant des usagers du système de santé a publié dimanche les résultats d’une enquête sur les difficultés d’accès aux soins, présentés en exclusivité dans le JDD.

« Cette enquête BVA confirme nos remontées de terrain : un système de santé à plusieurs vitesses et un accès aux soins de plus en plus dégradé », souligne France Assos Santé.
Deux Français sur trois (63%) ont déjà dû reporter ou renoncer à des soins, pour raisons financières (45%) ou faute de médecins disponibles (49%). Les difficultés d’accès touchent quels que soient l’âge, la situation économique ou le lieu de vie.

Au-delà de l’impact sur la qualité de vie (angoisse et anxiété pour 43% des répondants), ces renoncements « entraînent une augmentation des symptômes dans un cas sur 3, et conduisent à une prise en charge urgente dans 12% des cas (complications, hospitalisation) », écrit France Assos Santé.
Lors des 24 derniers mois, 17% de la population déclare avoir dû se rendre aux urgences faute de praticien disponible. Ce taux grimpe à 24% chez les malades chroniques, et à 31% pour les personnes handicapées. France Assos Santé pointe également « des barrières financières de plus en plus marquées ».

Ceci s’explique notamment par les dépassements d’honoraires alors que 67% des répondants y sont confrontés « au moins de temps en temps » (75% en Ile-de-France), et même « souvent » pour un sur trois. Un quart (24%) des bénéficiaires de la CMU-C ou de l’ACS se sont vus refuser et 58% des personnes interrogées considèrent que leur reste à charge a augmenté ces dernières années.
Les délais d’obtention de RDV dépassent les 3 mois pour une part importante des répondants. Dans 39% des cas pour un RDV ophtalmo, 26% pour un rdv dermato, et pour 13% un RDV gynéco.
L’étude montre que les personnes handicapées cumulent les difficultés avec davantage de renoncement aux soins (77%), de conséquences sur leur santé (79%), et de report vers les urgences (31%). De même pour les malades chroniques et personnes à faible revenus.

France Assos Santé exprime « ses plus vives inquiétudes » et appelle le gouvernement à prendre des mesures pour encadrer les dépassements d’honoraires, développer l’offre de soins de proximité et de premier recours, en généralisant notamment les maisons médicales de garde, mieux informer les citoyens, et réguler l’installation de médecins.


 Photo: Philippe Chagnon / Cocktail Santé
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