dans POLITIQUE DE SANTÉ

La Drees vient de publier un dossier détaillé sur l’évolution de l’offre de soins hospitaliers en psychiatrie, de 2008 à 2019.

Depuis une dizaine d’années, la psychiatrie représente, le premier poste de dépenses de l’Assurance Maladie, estimé à 25 Mds € en 2021. Pour l’ensemble des prises en charge, la part du secteur public a beaucoup diminué sur la période étudiée, même s’il reste majoritaire. La part des lits des établissements publics passe de 68,2 % à 63,1 % (-5,1 points), tandis que celle du privé à but lucratif augmente de 18 % à 24% (soit + 6 points).
Les capacités de prise en charge à temps complet ont diminué de 6,1 %, passant de 65 600 lits fin 2008 à 61 600 lits fin 2019. Cette baisse «s’est opérée au même rythme pour les différentes prises en charge à temps complet», précise la Drees. Le repli est plus important dans le secteur public (- 5 000 lits) et dans le privé à but non lucratif (-1 000 lits). En revanche, les capacités ont «nettement progressé» dans le privé à but lucratif, avec une hausse de près de 3000 lits à temps plein en douze ans.

«Le recul du nombre de lits fait écho à la volonté de réduire les prises en charge à temps complet pour développer les autres formes de prises en charge (temps partiel et ambulatoire), permettant d’être au plus proche du lieu de vie des patients», souligne la Drees. Le nombre de places pour la prise en charge à temps partiel s’est donc accru (+6,3 % de fin 2008 à fin 2019). Cette hausse ne concerne que l’hospitalisation de jour, majoritaire pour ce type de prise en charge. Le nombre de places est passé de 26 400 fin 2008 à 28 500 fin 2019, avec une augmentation plus marquée dans le privé à but lucratif (+1 440).

Les disparités entre départements sont plus élevées en psychiatrie infanto-juvénile que pour les adultes, mais se sont réduites en douze ans. La Haute-Vienne enregistre les plus fortes densités de places de psychiatrie générale sur toute la période, malgré une légère baisse au fil des années (104 lits pour 100 000 adultes fin 2019). La densité est également élevée en Bretagne et en Normandie (à l’exception de l’Eure). A l’inverse, en Guyane elle est inférieure à 12 lits pour 100 000 habitants sur la période, et Mayotte ne recense aucune capacité d’accueil pour la prise en charge à temps partiel en psychiatrie générale. La situation s’est nettement améliorée pour le Grand Est, l’Île-de-France, la Normandie et surtout la Nouvelle-Aquitaine.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé
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