Dans un rapport publié la semaine dernière, l’OMS et l’OCDE expliquent que l’augmentation de l’activité physique aux niveaux minimums recommandés permettrait d’éviter plus de 10 000 décès prématurés par an et de prévenir 11,5 millions de nouveaux cas de maladies non transmissibles d’ici 2050 dans l’UE.
Quelque 3,8 millions de maladies cardiovasculaires, 3,5 millions de dépressions, près d’un million de cas de diabète de type 2 et plus de 400 000 cas de différents cancers pourraient être évités. La lutte contre la sédentarité permettrait d’allonger l’espérance de vie, de 7,5 mois pour les personnes n’étant pas assez actives, et de près de 2 mois pour la population totale.
Or, le niveau d’activité physique reste très insuffisant dans l’Union européenne, comme le rappelle le dernier Eurobaromètre. Plus d’un adulte sur trois ne suit pas les directives de l’OMS en matière d’activité physique, et près de la moitié (45 %) ne fait jamais d’exercice ou de sport. Chez les adolescents, moins d’un garçon sur cinq et moins d’une fille sur dix ont un niveau d’activité physique conforme aux préconisations. Les femmes et les personnes âgées sont moins susceptibles de pratiquer un sport ou de faire de l’exercice régulièrement, de même dans les milieux modestes : 24 % seulement des personnes considérant appartenir à la classe ouvrière exercent une activité physique au moins une fois par semaine, contre 51 % de celles issus de milieux aisés. En outre, la situation s’est largement détériorée sous l’effet de la pandémie de Covid-19.
D’après cette étude, si chacun pouvait atteindre l’objectif des 150 minutes d’activité physique modérée par semaine, les pays de l’UE pourraient économiser en moyenne 0,6 % du budget alloué à la santé, pour un total de près de 8 Mds € par an.
L’impact de la sédentarité sur les dépenses de santé est plus lourd en Allemagne, en Italie et en France. Entre 2022 et 2050, ces Etats dépenseront, chaque année respectivement 2,1 Mds, 1,3 Md et 1,1 Md € pour traiter les maladies liées à ce phénomène. Pour accroître l’activité physique, le rapport pointe le large spectre d’options politiques possibles, à partir d’études de cas conduites dans l’ensemble de l’UE. Si des actions spécifiques peuvent s’adresser à un environnement ou à un groupe cible (interventions dans les écoles, les lieux de travail ou dans le cadre des soins de santé, par exemple), d’autres auront pour but d’améliorer l’accès aux installations sportives ou d’encourager le transport actif et les activités de plein air.