« Le défaut de prise en charge des troubles de santé mentale et les manquements aux droits qui en découlent constituent une entrave au bon développement de l’enfant et à son intérêt supérieur, que deux années de vagues épidémiques ont contribué à aggraver », souligne la Défenseure des droits, Claire Hédon, à l’occasion de la remise de son rapport annuel consacré aux droits de l’enfant.
La Défenseure des droits et le Défenseur des enfants, Eric Delamar, demandent au gouvernement « de considérer la santé mentale des enfants comme une priorité des politiques publiques ». Ils formulent ainsi 29 recommandations, appelant notamment le ministre des Solidarités et de la Santé, les présidents des conseils départementaux et CPAM à augmenter les moyens accordés au réseau de protection maternelle infantile ainsi que le nombre de centres sur le territoire de chaque département. L’institution plaide également pour « favoriser la coordination et la visibilité » des dispositifs d’accompagnement à la parentalité sur tout le territoire. Et les actions « d’aller vers » devraient être accentuées à destination des plus précaires.
A l’école, le renforcement de la médecine scolaire et du service social aux élèves devraient devenir « une véritable priorité ». Pour lutter contre le harcèlement scolaire et les discriminations, la Défenseure des droits propose de « rendre systématiques et effectifs les modules dédiés à l’éducation aux droits, tels que prévus dans les programmes ». Elle demande au gouvernement de faire réaliser une étude approfondie sur les addictions liées aux écrans, « dans l’objectif de mieux cibler et d’adapter les campagnes de communication à destination des familles, des enfants et des professionnels ». L’augmentation de l’offre de soins hospitalière en pédopsychiatrie est préconisée, tout comme celle des centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) et de centres médico-psychologiques (CMP). Claire Hédon recommande de mettre en œuvre un soutien plus appuyé aux projets de création d’équipes mobiles. Plus largement, le rapport comporte une série de mesures destinées aux mineurs non accompagnés et à l’aide sociale à l’enfance, afin de garantir un accès aux soins aux jeunes concernés.