« Durant la pandémie, les faiblesses structurelles dans le secteur des soins de longue durée sont devenues de plus en plus visibles, les soignants ont souvent été mis à rude épreuve dans des conditions souvent très difficiles et un soutien limité », souligne l’OCDE dans récent rapport portant sur 28 pays membres.
Les travailleurs du secteur des soins de longue durée (à domicile et en établissements, hors hôpital) sont en moyenne 5 pour 100 personnes âgées (à domicile ou en établissements non hospitaliers). Mais ce chiffre recouvre des situations extrêmement disparates de 13 en Norvège à moins de 1 en Grèce, Pologne et au Portugal. Malgré une légère augmentation entre 2011 et 2016, la France reste en-dessous de cette moyenne avec seulement 2,3 intervenants. L’OCDE estime qu’il faudra recruter 90% de travailleurs supplémentaires dans notre pays pour faire face au vieillissement de la population d’ici 2040, soit 200 000 personnes supplémentaires.
Dans l’ensemble des pays visés par ce rapport, 90% des personnels intervenant dans le champ de la dépendance sont des femmes, 20% sont nés à l’étranger, 56% travaillent en institution et le restant à domicile. En étudiants leurs différentes fonctions, le rapport « constate que les soins sont souvent plus complexes que ceux généralement décrits et que les travailleurs des soins de longue durée ne disposent souvent pas des bonnes compétences ».
Par exemple, dans plus des 2/3 des pays, les infirmières ont des lacunes en matière de gériatrie.
La faible attractivité des métiers est également pointée, avec des salaires 35% plus bas que dans le secteur hospitalier.
Dans 11 pays de l’OCDE, le salaire honoraire médian s’élevait à 9 € dans le secteur de la perte d’autonomie, contre 14 € dans les établissements de santé. Le travail à temps partiel est souvent deux fois plus élevé et plus de 60% des personnels sont exposés à des facteurs de risques physiques ou mentaux. Cette proportion monte même à 85% en France, où 20% rapportent des problèmes de santé liés à leur métier.