“Bonne nouvelle, nous vivons plus vieux et nous vivrons plus vieux”, le président du Medef, donne la tonalité de sa conférence de presse.
Tout en ajoutant “raison de plus pour réformer le système de retraite et le garantir dans la durée. Car tout concourt à le fragiliser”. Baisse de la natalité, espérance de vie à la retraite la plus élevée au monde, productivité moins forte de l’économie, coûts croissants des pensions, culture du départ précoce partagée tant par les actifs, l’opinion et les pratiques d’entreprise, poids excessif dans l’économie (14% du PIB).
Que veut le Medef ?
“Il faut décaler l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, progressivement sur 8 ans avec un trimestre de plus par an. Il faut deux niveaux de pension : un régime de base pour tous financé par l’impôt de tous et un second complémentaire contributif géré par les partenaires sociaux. Si on fait cela, on gagne 17 Mds € sur 8 ans, de quoi financer la perte d’autonomie” précise t-il.
Que penser des travaux conduits par Jean-Paul Delevoye ?
“C’est utile. Nous avons appris beaucoup de choses. Mais on reste sur des généralités et le haut commissaire ne répond pas toujours à nos questions. Plus on le voit moins on en sait… Sur l’âge il faut sortir du mensonge par omission”. Sur la sortie précoce des salariés des entreprises, que prône le Medef ? “Nous sommes tous responsables ! C’est une posture culturelle. Il faut en sortir. Comment ? Par l’incitation à la retraite progressive (11500 bénéficiaires seulement en 2017). Par la réforme du cumul emploi-retraite en ouvrant des droits retraite supplémentaires aux postulants. Et par une campagne d’incitation au travail des seniors. Une clé de la croissance. Notre taux d’emploi des 60-64 ans est de 30%. Il faut rejoindre la moyenne OCDE qui est de 47%”. Et maintenant qu’attend le Medef ? “Une clarification du gouvernement sur ce dossier quant à ses intentions sachant que le HCRR présentera son rapport d’orientation en juin”.
Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé