Selon plusieurs médias, Emmanuel Macron trancherait rapidement la question du basculement de l’âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans.
Le chef de l’État couplerait cette réforme avec d’autres mesures plus «sympathiques», comme la règle des 1 000 € de pension a minima, celle des 85% du Smic, etc. Concrètement, suite à une annonce projetée pour le 14 juillet, Emmanuel Macron annoncerait un chantier social retraite-solidarité intergénérationnelle (perte d’autonomie) dont les termes figureraient dans le PLFSS 2022. Les régimes spéciaux du secteur public ne seraient cependant pas concernés par la réforme et le report de 62 à 64 ans s’échelonnerait entre 2023 et 2028.
Une réforme certes, mais plusieurs interrogations en filigrane :
- L’âge moyen de départ dans le secteur privé est de plus de 62,8 ans. 24% des pensionnés partent avant 62 ans pour cause de carrière longue, 58% entre 62 et 65 ans et 18% au-delà de 65 ans.
- Si l’on inclut les exploitants agricoles et les travailleurs indépendants aux salariés, on s’aperçoit que fin 2020 plus de 82% d’une génération de nouveaux retraités part au-delà des 62 ans.
- Le COR confirme d’ailleurs la lente, mais régulière montée de l’âge moyen des nouveaux pensionnés (64 ans tous régimes vers 2030-2035). Faux débat alors ?
- Faibles économies en vue ? Le stock des départs anticipés pour cause de pénibilité baissant, mécaniquement l’âge moyen s’élèvera. L’âge légal courre après l’âge réel en quelque sorte… En réalité, peu d’actifs, hormis ceux des régimes spéciaux, mais ces derniers seraient épargnés (les chanceux !), pourraient être directement impactés par un tel décalage. De plus, les possibles économies seraient absorbées par les améliorations sur les petites carrières et les minima contributifs.
- S’ajoute à cela, la question de la durée de cotisation pour ouvrir droit à une carrière complète et son articulation avec la durée minimale accrue par la réforme Touraine et au final du lien avec un âge légal remonté. Nombre de pensionnés pourraient devoir subir une seconde pénalité : outre un report d’âge, celui d’une augmentation du nombre de trimestres cotisés au-delà de la norme Touraine.
Pas évident que tout cela. À suivre !