Nouveau gouvernement, élections législatives en perspectives, incertitudes politiques donc, mais aussi économiques et sociales dans un contexte international exécrable, ne serait-ce qu’en raison de la guerre déclarée par la Russie en Ukraine.
Qu’attendre du gouvernement d’Élisabeth Borne ? Des sous ! La demande de pouvoir d’achat est là. Prioritaire même. Une exigence juste évidemment, mais qui mériterait quelque peu d’être nuancée. Tous nos compatriotes ne vivent pas la même situation. Toutes nos institutions, entreprises, catégories socio-professionnelles ne souffrent pas. Loin s’en faut. Que nos lecteurs jettent un œil sur les données sur les comptes courants des ménages et des entreprises présentés sur le site de la Banque de France. Ils verront que la France des difficultés est là. Mais au-delà de 20 à 30 % du pays, l’attente sociale est nettement moins légitime.
Nous espérons alors de la nouvelle équipe une clarté politique sur ses choix. Notre évènement pointe les pistes que l’exécutif pourrait emprunter pour résoudre une partie des problèmes du « modèle social français ». Cessons le saupoudrage des crédits, des aides qui ne servent souvent qu’à faire croître l’épargne de certains. Poussons un peu plus l’esquisse et déclarons qu’une partie des contribuables peut aisément apporter un écot fiscal et social supplémentaire à l’harmonie générale. Ce qui serait un scandale serait de négliger cette voie. La crise n’est pas un drame financier pour tous.
En second, notre souhait porte sur la méthode d’action. Emmanuel Macron nous parle d’une nouvelle donne pour un nouveau pays. Chiche !
Toute société qui fait appel, et se donne les moyens de le faire, à la responsabilité de chacun, élus, territoires, gestionnaires, professionnels et individus, est gagnante. Il faut susciter un vaste mouvement de décentralisation et de responsabilisation directe. Sur la santé, les voies d’action sont connues. En fait, tout le champ social peut bénéficier de cette donne. La gestion dite verticale du pays coûte. Elle est, au final, toujours plus chère. De plus, elle frustre les acteurs, les privant du droit d’innover, d’être reconnus à leur juste valeur. Voilà ce que nous attendons de l’équipe d’Élisabeth Borne. L’heure n’est plus aux constats… mais aux actes.