Suite à la présentation de la feuille de route de la réforme par Edouard Philippe, tour d’horizon des principales réactions.
Chez les syndicats la grogne s’amplifie, y compris chez les réformistes de l’Unsa et de la CFDT. Ces organisations désormais appellent toutes à la la mobilisation générale mardi prochain. Une première depuis 2010.
- « La mise en place d’un âge pivot à 64 ans en 2027 avec une montée en charge dès 2022 est pour l’Unsa une ligne rouge. Nous avions prévenu qu’il ne fallait pas mélanger une réforme systémique avec des mesures d’équilibre financier. Nous n’avons pas été entendus sur ce point. Une contrainte supplémentaire apparaît pour les partenaires sociaux, enjoints d’en définir les détails techniques », observe Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa. Il souligne cependant des « avancées » à mettre à son crédit (recul de l’entrée en application à 1975 et maintien des droits acquis dans l’actuel régime), mais qui restent « insuffisantes ».
- La CFDT considère que « la ligne rouge a été franchie ». « Le Premier ministre a imposé des mesures d’âge inutiles et injustes à travers l’instauration d’un « âge d’équilibre ». Cet âge d’équilibre remet en cause la promesse du président de la République de ne pas faire d’économies dans le cadre de cette réforme», souligne son secrétaire général, Laurent Berger. Par ailleurs, la prise en compte de la pénibilité « n’est pas à la hauteur ».
- « Le régime unique par points n’améliorera pas les droits mais les dégradera », souligne Yves Veyrier secrétaire général de FO. Le syndicat « ne peut que déplorer et dénoncer que le projet soit de fait la marque d’une démission devant l’inéluctabilité des petits jobs ».
- La CGT dénonce notamment « une jeunesse sacrifiée » et « une négation de la reconnaissance de la pénibilité due au travail ». La centrale de Montreuil estime que les femmes « restent les grandes perdantes de la réforme » et redoute que la valeur du point devienne « la valeur d’ajustement ».
- Pour la FSU, «Le premier ministre n’a pas levé le flou sur les conte « Les agents.es de la Fonction Publique seraient particulièrement impacté.es par les effets néfastes de ce nouveau système en particulier pour les bas salaires ».
- Enfin, la CFE-CGC considère que « le projet se confirme comme un dispositif pénalisant les carrières ascendantes et longues, sans aucune garantie spécifique et concrète donnée aux carrières incomplètes et à la pénibilité de certains métiers ».
- Côté patronat, Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef voit dans cette feuille de route « un bon équilibre entre une réforme qui est redistributive (…) et la nécessité que tout ça doit être financé par quelqu’un et donc qu’il faut, quand c’est possible, qu’on travaille plus longtemps ».
Chez les politiques, les annonces ont été saluées dans les rangs de la majorité présidentielle. Brigitte Bourguignon, présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale souligne que cette réforme « marque d’incontestables avancées sociales ».
A l’inverse, l’opposition n’est pas convaincue. Le PS dénonce un projet « injuste » et appelle à « une mobilisation sans précédent ». Et Les Républicains estiment que ce projet reste flou en particulier sur le calendrier de sortie des régimes spéciaux et le financement des mesures de compensation.