Les jeux sont désormais faits, Emmanuel Macron rempile pour cinq ans.
Bien que le risque d’arriver au pouvoir de l’extrême droite soit (pour le moment) derrière nous, le sentiment général est partagé : le président réélu ne peut se gargariser du résultat final de cette séquence électorale. Ce score, plus serré qu’en 2017, ne lui laisse pas autant de marge de manœuvre qu’il pouvait espérer. Son discours du Champ de Mars, plutôt dans la retenue, laisse transparaître un début de prise de conscience. A savoir que le logiciel France est peut-être plus grippé qu’une partie de nos gouvernants et des médias ne pouvaient le penser.
Car s’il faut bien reconnaître que la séquence qui vient de se conclure nous laisse collectivement un goût quelque peu amer, avec une campagne électorale qui aura globalement déçu tant sur la forme que sur le fond, c’est avant tout par la confirmation qu’à la sortie de ce quinquennat, marqué notamment par la crise des gilets jaunes et l’épisode de Covid, il existe bel et bien plusieurs France.
Emmanuel Macron, et sa future équipe gouvernementale n’échapperont pas à un exercice de réconciliation et de rapprochement. C’est leur principale mission. Alors quelle recette employer ? Faudra-t-il tendre vers plus de social ? Possible. Plus de pédagogie et de dialogue dans la façon de réformer le pays ? Cela ne fera pas de mal. Laisser plus de liberté et faire davantage confiance aux acteurs de terrain plutôt que d’apporter des réponses étatiques à chaque fois qu’une problématique émerge ? Très certainement. Plus d’écoute et de compréhension en direction de ces populations et de ces nombreux territoires où services publics, offre de soins et dynamisme économique viennent à manquer ? Indubitablement.
Oublions la période de grâce des 100 premiers jours. Dans notre société vivant dans l’instantané permanent, le concept est d’ailleurs devenu obsolète. Qui plus est à quelques semaines des prochaines élections législatives qui s’annoncent pour le moins indécises pour la majorité présidentielle. Les premiers tests « grandeur nature » vont également arriver vite avec en première ligne l’épineuse gestion du dossier retraite. Le président annonce vouloir créer « une nouvelle forme de dialogue social », et ce, dès le lancement des travaux de la grande conférence sociale prévue pour cet été. Prise de conscience, disiez-vous ?