« Les ARS sont des structures jeunes et évoluent en permanence, cette crise va encore les faire évoluer ». C’est ce qu’a rappelé Jean-Yves Grall, président du collège des directeurs généraux d’ARS et lui-même « patron » de l’agence Auvergne-Rhône-Alpes devant l’Association des journalistes de l’information sociale, hier.
Le porte-parole de ces structures, créées par loi HPST de 2009, a salué leur très forte mobilisation et celle de leurs personnels pendant cette période inédite, en particulier dans les régions les plus touchées. En Auvergne-Rhône-Alpes, de 300 à 350 agents sont sur le pont depuis le 7 février.
Alors que la gestion de la crise sanitaire par ces établissements publics est parfois critiquée, Jean-Yves Grall a défendu leur important rôle de coordination. Il a également souligné leurs «réactivité», leur « transversalité » et le travail conduit avec les élus locaux.
« A l’aune de l’expérience de ces dix ans et de cette crise sanitaire majeure, nous devons tirer des enseignements (…) je pense qu’il faut renforcer le rôle des ARS et les insérer encore plus dans le dispositif national en capitalisant sur l’approche décloisonnée et sur la réactivité dont elles ont pu faire preuve ».
Dans le cadre du Ségur de la Santé, le collège des DG d’ARS a adressé cinq propositions au cabinet d’Olivier Véran. La première vise à renforcer leur présence dans les départements. L’aspect fonctionnel des postes de directeurs territoriaux devra encore être valorisé. De même, un renforcement des liens avec les élus est encouragé.
L’intégration de ces agences devrait également être renforcée dans le tissu régional. A cet effet, leur conseil de surveillance se transformerait en conseil d’administration, dans lequel siégeraient les départements.
Certains éléments du Fonds d’intervention régional (FIR) pourraient être territorialisés, en particulier pour permettre la mise en place de projets contractualisés avec les collectivités territoriales.
En matière de veille et de sécurité sanitaire, les directeurs d’ARS plaident pour un contrôle des CIRE (Cellules d’intervention en région) pour éviter « une dissonance de remontée des éléments ». Par ailleurs, ils proposent d’assoir une organisation régionale des stocks stratégiques.
Jean-Yves Grall a enfin défendu un « cadrage politique national avec une adaptation en fonction du territoire et des collectivités ».