Après la publication mardi dernier d’un rapport de la Cour des comptes consacré aux parcours dans l’organisation des soins de psychiatrie, les fédérations hospitalières publique (FHF) et privée (FHP) appellent à réformer de façon urgente le financement du secteur.
La FHF souligne avoir interpellé à de nombreuses reprises le gouvernement sur ce sujet. Selon elle, entre 2008 et 2018, les établissements financés sous dotation annuelle de financement (essentiellement publics) ont connu une progression de leur financement de +12,7%, moins que l’inflation et 2 fois moins que l’augmentation que l’Ondam. «A contrario, le financement des établissements privés lucratifs a quant à lui augmenté de +46,9% sur cette même période».
La fédération réclame «une remise à niveau» des ressources des établissements publics à hauteur de 5% pour compenser leur «sous-financement historique». «La psychiatrie publique doit enfin devenir une priorité politique afin de rattraper le retard pris ces dernières années et être en capacité de répondre aux besoins de la population devant les risques déjà identifiés, en particulier les nouveaux troubles liés à la Covid-19. Pour que le secteur public puisse jouer son rôle de “bouclier sanitaire” et préserver au mieux la santé mentale des Français, il nous faut de toute urgence mieux financer et financer à la hauteur des besoins», souligne Frédéric Valletoux, président de la FHF.
De leur côté la FHP et la FHP-PSY, plaident pour «la mise en œuvre d’une psychiatrie dynamique, innovante, proposant aux patients des modalités de prise en charge renouvelées». Les modalités de financement doivent permettre d’encourager et de pérenniser ces initiatives (par exemple, des prises en charge dématérialisée complémentaires du présentiel), «en donnant aux établissements une autonomie pour innover et permettre une adaptabilité de l’offre». Lamine Gharbi, président de la FHP, insiste également sur «une véritable reconnaissance de la complémentarité des offres de soins publique et privée» impérative dans cette réforme.
«Au regard de l’important travail restant à mener et des défis à relever, le calendrier, la méthodologie et l’accompagnement des acteurs doivent être conduits avec rigueur et dialogue, pour être à la hauteur des enjeux de santé mentale de notre pays» ajoute Marc Laidet, président de la FHP-PSY.
Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé