La création d’un ministère de la Fonction publique, confié à Amélie de Montchallin, pourrait donner de réelles perspectives au sujet (récurrent) de la protection sociale complémentaire des agents publics.
Au lendemain du remaniement, la MFP (Mutualité Fonction Publique) dévoilait son nouvel ouvrage dédié aux fragilités des agents, deux ans après la publication des premiers travaux de son observatoire. Elle présentera également une « expression commune » avec les syndicats sur la protection sociale complémentaire dans les prochains jours. Et une nouvelle campagne sera lancée avec ces organisations dans les prochaines semaines. Le porte-voix des mutuelles de la Fonction publique veut ainsi jouer pleinement son « rôle de lanceur d’alerte » pour sensibiliser sur les difficultés rencontrées par les agents, la très forte mobilisation de ces derniers pendant la crise sanitaire étant par ailleurs rappelée. « Nous avons voulu que cette campagne soit la plus virale possible pour toucher le maximum de personnes concernées », souligne Serge Brichet, président de la MFP. Cette initiative vise aussi à les mobiliser les intéressés dès la rentrée pour promouvoir auprès des pouvoirs publics « les contours d’une couverture complémentaire ambitieuse constituant une réelle protection pour les agents et un levier d’attractivité des métiers du service public ».
Les travaux entamés par le précédent gouvernement devraient aboutir rapidement. Olivier Dussopt, alors secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des comptes publics, avait récemment annoncé que les intentions du gouvernement sur ce dossier seraient présentées en octobre prochain. Mais pour l’heure, rien n’a filtré de ces réflexions.
La MFP se montre prudente, estimant que ce sujet « complexe » nécessite une « vraie concertation avec les acteurs concernés ». « A défaut d’être un interlocuteur officiel, nous devons être reconnus comme un contributeur bénéficiant d’une réelle expertise », martèle Serge Brichet. Il souhaite « diminuer les iniquités entre les salariés de droit privés et les agents publics » et améliorer la participation employeur. Dans la fonction publique d’Etat, elle atteint en moyenne 15-20 € par an, avec de fortes disparités selon les ministères (de quelques centimes à l’Education nationale à 100 € pour les Affaires étrangères).
Si une complémentaire obligatoire « fait partie des réflexions », elle n’est clairement pas la voie privilégiée par les mutuelles et les organisations syndicales. Parmi les pistes, un crédit d’impôt reste évoqué.