Alors que la part des plus de 60 ans dans la population est passée de 17 % à 26 % entre 1979 et 2019, « Qui paie le coût du vieillissement de la population ? », s’interroge France Stratégie dans une note publiée récemment.
Pendant cette période, les dépenses de protection sociale se sont également accrues passant de 25 à 31% du PIB. Cette progression est tirée par les postes santé et retraite (représentant les trois quarts des dépenses de protection sociale), en lien avec le vieillissement de la population. La dépense totale de protection sociale dont bénéficient collectivement les plus de 60 ans a donc « continué à progresser plus vite que le PIB au cours de la dernière décennie ». En tout, cette hausse atteint 6 points pour les seniors, en 40 ans.
Cependant, « depuis dix ans et en rupture avec ce que l’on observait depuis au moins le début des années 1980, les dépenses par tête de protection sociale des plus de 60 ans progressent même moins vite que le PIB par tête », pointe l’organisme de réflexion placé auprès du Premier ministre.
Deux explications sont avancées, d’une part la montée en charge des réformes successives du système de retraite (recul de l’âge de retraite, évolution des modes de calculs et d’indexation des pensions). Et d’autre part, une mise à contribution plus forte des plus âgés : poids croissant, dans les ressources de la protection sociale, de la CSG et des impôts et taxes affecté, reposant sur une assiette large, et diminution du poids des cotisations sociales, appuyées uniquement sur le travail. Cependant, l’essentiel du financement reste assuré par les actifs. Les 40 à 59 ans contribuent ainsi à hauteur d’environ 19 400 € par an, contre 7 900 € pour les 60-79 ans et 5 100 € pour les plus de 80 ans.
Au total, si les plus de 60 ans restent bénéficiaires nets de la protection sociale, les transferts qu’ils reçoivent en moyenne individuellement, nets de leurs contributions à son financement, ont diminué significativement au cours de la dernière décennie (environ -14 points). Mais « cela a permis en retour de limiter pour les actifs la hausse des coûts associés au vieillissement de la population ».