dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

La période estivale est désormais derrière nous. Passé les interminables épisodes de température caniculaire, on remarquera que les urgences hospitalières ont apparemment su tenir le coup avec seulement 1% des services d’urgence qui ont dû être totalement fermés faute de personnels selon le ministère de la Santé.

Si le peu de recul sur la situation nous incite forcément à faire preuve de mesure pour évaluer l’impact des mesures prises par les pouvoirs publics à la fin juin, force est de constater que le chaos prédit par une grande partie des médias n’a pas eu lieu. Comme quoi, tout ne « fout pas le camp » dans le système sanitaire français bien qu’on entende le contraire à longueur de journée sur certains plateaux.

Comme de coutume, cette rentrée s’annonce particulièrement chargée en termes d’agenda santé. Outre la très attendue présentation du prochain PLFSS, les semaines à venir verront s’enchaîner le conseil de la refondation, la conférence des parties prenantes et l’ouverture des négociations de la nouvelle convention médicale. Alors, qu’attendre de ce copieux menu ? Les constats qui y seront faits devraient, selon toute vraisemblance, converger. En cela notre pays n’a jamais souffert d’un déficit de qualité d’analyse, bien au contraire. Alors que faut-il attendre de ces rendez-vous ? Une nouvelle grande loi systémique ? A priori non, selon ce qui est ressorti du dernier séminaire gouvernemental. Alors, un nouveau package de mesures techniques pour pallier l’urgence de certaines problématiques de fond ? Très vraisemblablement, mais pas que…

A la lecture des différentes prises de paroles estivales du nouveau ministre de la Santé et de la Prévention, la véritable nouveauté pourrait passer par un changement de cap plus tranché. En déclarant vouloir faire « travailler public et privé » et « sortir d’une logique d’offre où chacun est de son côté » pour avancer « sur la réponse au besoin », la ligne défendue par le nouveau locataire de l’avenue du Ségur interpelle au premier abord. Bien qu’elle ait un air de déjà-vu pour certains, cette promesse, si elle se matérialisait, incarnerait un changement de posture pour le moins radical. Prudence, serait-on donc tenté de dire. Mais en nommant François Braun, la Première ministre savait qu’elle optait pour un profil moins « techno » et plus « terrain » quitte à bousculer les rigidités propres au modus operandi d’un écosystème historiquement réfractaire aux changements. Bien qu’il clame souvent le contraire. La tâche s’annonce donc tout aussi ardue qu’elle semble nécessaire pour répondre aux besoins d’un secteur qui ne demande qu’à respirer.


Illustration : Vectorstock
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