Dans un rapport publié le 25 novembre dernier la Cour des comptes cherche à identifier « les points de blocage » dans la prévention de la perte d’autonomie et les « leviers de progrès opérationnels ».
Si l’espérance de vie à 65 ans est plus élevée en France que dans les pays voisins, « les années de vie en bonne santé ne représentent que la moitié de cette durée », pointent les Sages de la rue Cambon. Ils estiment ainsi qu’un gain d’espérance de vie sans incapacité représenterait une économie de près de 1,5 Md pour l’Assurance Maladie.
La Cour relève en particulier « la dispersion des intervenants » dans la prévention de la perte d’autonomie, ceci impliquant un risque de découragement pour les usagers. Elle note toutefois un « début de restructuration et de rapprochement », par la loi ASV de 2015 avec la création des conférences des financeurs. De même, l’action sociale des caisses de retraite a entamé une intervention en inter-régimes. Mais l’ensemble reste « encore foisonnant, administrativement complexe, désordonné dans sa progression », soulignent les magistrats.
Pour mieux structurer la prévention, ils appellent notamment à « construire une offre graduée ». Le premier niveau consisterait à livrer des informations générales par le biais de campagnes de communication grand public visanté « à mieux articuler l’information nationale et celle des collectivités territoriales, et également à créer une plateforme téléphonique d’information ». A cela s’ajouterait une politique plus ciblée notamment à travers des visites à domicile par des professionnels formés aux problématiques de prévention, pour les personnes âgées qui en feraient la demande.
Enfin, un troisième niveau s’adresserait aux plus précaires et aux personnes isolées, via des plans d’aide déployés par l’action sociale des caisses de retraite. La Cour préconise également d’adapter les logements, « tout en simplifiant les aides et en uniformisant les procédures ». Par ailleurs, le ministère de la Santé devrait « définir un objectif de santé publique » pour réduire les chutes à l’origine de 10 000 décès par an.