On connaît la phrase fameuse de Pierre Reverdy « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour ».
Que l’on nous permette d’appliquer cette maxime aux complémentaires santé et prévoyance, mutuelles en tête.
Agnès Buzyn a eu beau dire récemment à l’Assemblée nationale qu’elle appréciait particulièrement les assurances complémentaires pour leur rôle « irremplaçable » dans la protection sociale, nul n’est dupe. Depuis dix ans, la déferlante d’Etat sur les acteurs de la complémentaire est sans précédent. Fiscalité, taxes, interdictions de toute nature, contrôles systématiques, dénonciations en tout genre, contraintes réglementaires accrues, on en passe et des meilleures. Aucun secteur de l’économie nationale n’a autant subi d’avanies. C’est plus qu’une nationalisation ! Car, dans une telle hypothèse, les gestionnaires resteraient plutôt libres, quitte à garantir des dividendes publics.
La situation réelle des Ocam est différente : ils sont tout simplement en coupe réglée. Cette semaine, nous pointons les amendements qui accompagnent la loi de désaffiliation à tout moment de sa complémentaire santé. Là, on frôle le délire législatif… On pourrait aussi regretter le peu de cas fait à l’assurance dépendance dans les attendus de l’excellente mission Libault sur la perte d’autonomie.
Comme la vérité n’est jamais blanche ou noire, toutes les parties prenantes ont une part de responsabilité dans l’affaire. Le politique en premier, poussé ensuite par ses administrations et puis, il faut le reconnaître, les excès, l’indifférence voire les errements des complémentaires elles-mêmes. Il est deux façons d’aborder la question des complémentaires. Soit on les ignore (quitte à leur taper dessus histoire de les occuper et de se donner bonne conscience devant l’opinion), ce qui se passé actuellement. Soit, on leur parle, on les bouscule en cherchant à les associer aux grands enjeux de la santé et de la protection sociale.
Quitte à ignorer ceux que cela n’intéresse pas et à valoriser les acteur positifs. Nombreux en fait. Dans cette affaire, pour réussir, il faut d’abord un exécutif et un législatif pensant et imaginatif. Nous n’y sommes pas. Très loin s’en faut. Médiocre période