Alors que s’est tenue la journée mondiale de lutte contre l’obésité, une étude publiée par The Lancet, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en fin de semaine dernière révèle qu’entre 1990 et 2022 le taux de personnes concernées dans le monde a quadruplé parmi les enfants et adolescents et doublé chez les adultes.
Ainsi, 879 millions d’adultes et 159 millions d’enfants et adolescents étaient obèses en 2022 contre respectivement 195 millions et 31 millions, 12 ans plus tôt. Les femmes représentent plus de la moitié des personnes touchées par cette «épidémie» (57%), mais la progression est plus importante chez les hommes avec une prévalence quasiment multipliée par trois. Parmi les enfants, les garçons sont les plus exposés (59 %).
«Cette nouvelle étude souligne qu’il importe de prévenir et de prendre en charge l’obésité de la naissance à l’âge adulte, par l’alimentation, l’activité physique et des soins adéquats, en fonction des besoins», observe le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
Parmi les causes évoquées par les auteurs de l’étude, les mutations dans le champ de l’alimentation (apports caloriques supérieurs, explosion de la nourriture transformée …), la mécanisation du travail ou des transports. Pour les enfants et ados, la piste de la sédentarisation des activités (à la place du sport notamment) est soulevée. En 2022, les États-Unis, la Chine et l’Inde étaient les pays comptant le plus grand nombre d’adultes obèses.
Les hausses les plus élevées pour les femmes sont observées dans certains pays d’Afrique subsaharienne, pour les hommes aux États-Unis, au Brunei, dans certains pays d’Europe centrale, en Polynésie et en Micronésie, enfin pour les deux sexes dans certains pays des Caraïbes, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. En revanche, la France s’impose parmi les bons élèves avec une réduction de 2,2 points chez les femmes (l’Espagne fait mieux avec un recul de 4,6 points) et une stagnation chez les hommes.