dans PRÉVOYANCE

La Mutualité Française exprimera un avis défavorable au PLFSS 2021 lors des conseils de la Cnam et de l’Unocam, annonce-t-elle dans un communiqué. Elle rappelle son opposition à la création de la «taxe Covid».

«Les mutuelles ont toujours indiqué vouloir contribuer à la situation exceptionnelle générée par l’épidémie de Covid-19 ; mais la taxe est une mauvaise réponse à une bonne question», pointe la fédération. Elle souligne en particulier que les impacts de la crise sanitaire et économique ne pourront pas être mesurés avant 2021. La Mutualité Française regrette également «une rupture d’égalité devant les charges publiques» puisque «seuls les Français couverts par une assurance maladie complémentaire sont mis à contribution pour financer le régime général de la Sécurité sociale».

Elle se félicite de la création de la cinquième branche dédiée à la perte d’autonomie mais regrette l’absence de «financements concrets» et le report d’une loi dédiée à l’année prochaine.

La fédération appelle également à un engagement clair du gouvernement sur la répartition «équitable» des 6 Mds€ d’investissements prévus dans le cadre du Ségur de la santé entre l’ensemble des acteurs de soins (publics, privés, privés non lucratifs). Le besoin d’investissement massif du système de santé est fortement souligné.

Autre grief concernant ce PLFSS 2021 : la prise en charge intégrale des actes de téléconsultations. «Rien ne justifie cette prolongation : les complémentaires santé peuvent parfaitement financer leur part des téléconsultations».

Si le report de la réforme de la tarification hospitalière est «compréhensible» dans le contexte actuel, la fédération rappelle la nécessité de réduire le reste à charge à l’hôpital. Sur la forme, la création du forfait « urgences » (article 28 du projet de loi), sans concertation préalable et le «flou» du dispositif sont regrettés. «Sur le fond, la Mutualité Française pourrait soutenir un projet tenant compte de l’enjeu majeur des restes à charge et du besoin de lisibilité pour les patients».

Elle regrette une «stratégie de test incompréhensible». «A ce rythme, les tests auront coûté 1,4 milliard en 2020, alors que les temps d’attente des résultats pour les Franciliens par exemple s’élèvent parfois jusqu’à 15 jours», observe Thierry Beaudet, son président.

La Mutualité Française «prend acte» de la suppression du fonds de la complémentaire santé solidaire (CSS). Mais si elle reconnait «la volonté de simplification», sa capacité à atteindre son objectif est remise en doute après l’éclatement des missions entre le ministère des Solidarités et de la Santé, la Cnam et l’Acoss.

Des avancées sont néanmoins saluées : la traduction des revalorisations promises lors du Ségur de la santé et le doublement du congé paternité.

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