Après la publication d’une étude de l’UFC-Que choisir sur les pénuries et ruptures d’approvisionnement des médicaments, le Leem dénonce «des informations approximatives» et «un certain nombre de contre vérités».
Le représentant des entreprises du médicament rappelle ainsi les propositions formulées en février dernier et l’engagement des entreprises du secteur aux côtés des pouvoirs publics dans le déploiement de la feuille de route 2019-2022 du ministère de la Santé «Lutter contre les pénuries et améliorer la disponibilité des médicaments en France». Dans son communiqué, le Leem apporte également des réponses «aux questions que se posent les Français sur les tensions et ruptures d’approvisionnement des médicaments».
Il souligne d’abord l’absence d’«explosions» des ruptures d’approvisionnement. L’année dernière, environ un tiers des 1 504 signalements recensés ont entrainé des mesures de gestion des situations de tension entre l’ANSM et les entreprises «conduisant finalement à un nombre limité de véritables ruptures de stocks». Le Leem pointe en outre une «responsabilité collective» dans les ruptures d’approvisionnement. «Il s’agit d’un phénomène multifactoriel dans lequel les entreprises portent une responsabilité partagée avec l’ensemble des acteurs de la chaîne du médicament», écrit-il appelant à une «réponse collective». Les accusations selon lesquelles les entreprises du secteur délaisseraient les médicaments les plus anciens sont fermement écartées.
Le Leem rappelle également les obligations imposées par l’article 48 de la LFSS 2020 en matière de stockage et précise que le décret d’application pourra les porter à 4 mois sur décision du directeur général de l’ANSM. En revanche, la mise en place d’un principe de constitution de stock de sécurité systématique à 4 mois pour l’ensemble des médicaments à intérêt thérapeutique majeur (ITM) paraît «irréaliste sur le plan industriel». Une relocalisation de la production est également «incompatible» avec une telle obligation de stockage. A l’échelle européenne, la Commission a mis en garde contre toute politique préventive dans ce domaine par les Etats membre «qui risquerait d’entraîner une surenchère délétère».
La mobilisation des entreprises pour lutter contre les pénuries est également pointée, notamment à travers le recours aux stocks internationaux ou la réorganisation de la production «pour les médicaments les plus indispensables».
Enfin, le Leem revient sur le travail conduit dès 2018 sur les ruptures d’approvisionnement. Il rappelle son plan d’action autour de 6 grands axes : renforcer les obligations de sécurisations pour les médicaments d’intérêt sanitaire et stratégique (MISS) ; revoir les mécanismes d’appel d’offres hospitaliers pour ces médicaments et les conditions économique d’exploitation en ville ; favoriser la localisation en Europe des sites de production de matières premières actives et des MISS ; optimiser le partage d’informations entre les acteurs de la chaîne du médicaments et les patients ; adapter l’encadrement de la distribution en cas de tension ou rupture d’approvisionnement ; renforcer le pilotage stratégique au niveau national et favoriser l’harmonisation des pratiques réglementaires au niveau européen.
Photo : Frédérik Astier / Cocktail Santé