Alors que les tensions d’approvisionnement des médicaments augmentent de façon préoccupante, le représentant des entreprises du médicament a dévoilé son «plan d’action» destiné à réduire et anticiper ce phénomène.
Thierry Hulot, président du Leem, a réitéré son «inquiétude face à la montée des pénuries observées après-Covid». Et d’ajouter : «la situation ces derniers mois, ces dernières semaines n’a fait que s’aggraver c’est un sujet de préoccupation majeur pour les patients, les professionnels de santé, et pour nous, entreprises du médicament». Ces propositions s’articulent en 24 mesures réparties en 7 axes à déployer au niveau national et européen. Elles visent à contribuer à l’élaboration de la feuille de route interministérielle 2023-2025, attendu fin juin prochain.
Le Leem appelle d’abord à «établir la liste des médicaments critiques à sécuriser de façon prioritaire». Elle devra être élaborée par les pouvoirs publics, en lien avec les sociétés savantes. Cet inventaire doit concerner toutes les molécules essentielles pour les patients et «apporter des réponses ciblées et urgentes» pour les médicaments d’intérêt sanitaire et stratégique (MISS). Thierry Hulot a pointé la nécessité d’effectuer ce travail «à l’échelle européenne». Pour rappel, le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, a évoqué en début de semaine une première liste de 280 médicaments essentiels élaborée à au niveau national, qui n’a pas encore été rendue publique.
Autre priorité, «optimiser l’information sur les disponibilités en cas de tensions». Après avoir lancé la plateforme TRACStocks en 2020, le Leem plaide pour la mise en place d’un connecteur des informations disponibles entre les différents circuits existants (hôpital, répartition en ville et gestion par les entreprises). Le porte-parole des entreprises du médicament réclame également la revalorisation «du prix de certains médicaments matures indispensables, dont les coût de revient d’augmenter depuis plusieurs années». Et alors que les tarifs sont plus bas en France, le Leem demande la mise en cohérence avec la moyenne constatée dans les pays européens de référence (Royaume-Uni, Espagne, Allemagne et Italie).
Plus globalement, le Leem recommande de mettre en place un pilotage centralisé «au plus haut niveau du gouvernement». Son président a ainsi évoqué la mise en place d’un «Haut-Commissariat au médicament» afin de faire converger les dimensions sanitaire, industrielle et économique.